Publicité

Sealand : l’histoire d’une plateforme militaire au destin surprenant

Le Sealand est une micronation non reconnue par l’ONU. À l’origine, il s’agissait d’une plateforme de l’armée britannique utilisée lors de la Deuxième Guerre mondiale. À la fin de cette guerre, les Britanniques l’ont laissée à l’abandon en eaux internationales.

En 1967, un ancien militaire s’est intéressé à cette plateforme : à qui appartenait-elle? Réponse des tribunaux : comme elle se trouvait en eaux internationales, personne ne pouvait prétendre la posséder.

Roy Bates se l’est appropriée et a fondé un royaume. Ce royaume possédait tous les attributs habituels d’un État souverain : constitution, drapeau, armoiries, monnaie, hymne national, passeport. La population de cet État a varié au cours des ans entre 5 et 10 personnes vivant sur une superficie d’environ 550 mètres carrés.

Le gouvernement britannique a tenté de rapatrier la plateforme sur son territoire en agrandissant ses eaux intérieures pour que la plateforme s’y retrouve. Nouvel épisode juridique. La décision des tribunaux anglais a été claire : un gouvernement ne peut modifier ses frontières unilatéralement et espérer reprendre un bien de façon rétroactive. La principauté du Sealand demeurait donc propriété du souverain Roy Bates.

En 1999, Roy Bates s’est retiré de la vie active et son fils Michael Bates lui a succédé. Cependant, en 2007, la plateforme fut mise en vente. The Pirate Bay, qui œuvre, notamment, dans des activités illicites, a initié une campagne de sociofinancement pour acquérir la micronation. Mais, Michael Bates refuse de céder le territoire à quelconque propriétaire qui ne respecterait pas les lois internationales.

Parmi les anecdotes entourant cette micronation, l’assassin de Robert Kennedy, Sirhan Sirhan, avait en sa possession un passeport de ce territoire lors de son arrestation en 1968. Également, la micronation a une équipe nationale de soccer. Il s’agit d’un club danois qui représente les Sealandais sur la scène internationale. Mais, ne vous attendez pas à assister à un match contre l’équipe canadienne, car le club du Sealand n’est pas reconnu par la FIFA.

Le Sealand n’est pas la seule micronation. D’ailleurs, ces territoires au statut incertain tentent de se concerter pour organiser les Jeux olympiques des micronations. Pour l’instant, malgré quelques discussions, aucune entente n’est intervenue en ce sens.

À l’heure actuelle, la vie au Sealand semble au point mort. Cependant, l’histoire de cette micronation demeure une curiosité pour les amateurs de politique et de droit.

Collaboration spéciale : Éric Ouellet