Je m’appelle Geneviève et je suis citoyenne de La Pocatière. J’ai la maladie de Crohn depuis une dizaine d’années. Ma maladie est sévère et j’ai eu à vivre plusieurs épisodes de crises.
En mai 2014, Dr Patrick Nadeau et Dr Robert-Hugo Gendron, nos deux chirurgiens du bloc opératoire de l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière, ont dû m’opérer pour une résection iléale (retirer une partie du petit intestin). Grâce à ceux-ci, cette chirurgie majeure a été un succès. À ce moment critique, leurs compétences, leur savoir-faire, leur dextérité, leur professionnalisme et leur humanisme ont été des facteurs déterminants pour que je retrouve la santé.
Malheureusement, en septembre 2016, j’ai eu un deuxième épisode de crise relié à ma maladie et j’ai dû être hospitalisée plus de deux semaines. Examens, évaluations et discussions nous ont amené à l’inévitable « une autre chirurgie pour résection iléale ». Mais il y avait une problématique majeure, pas d’anesthésiste à La Pocatière. Ma chirurgie a donc été retardée d’environ une semaine, car je souhaitais être opérée dans mon milieu, près de mon mari et de mes trois enfants. Envisager un transfert dans un autre hôpital n’était pas une solution ni une option pour moi. Enfin, on a pu m’opérer le samedi 8 octobre 2016 à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière.
Si jamais on doit m’opérer à nouveau, je n’ai pas envie qu’on m’impose d’aller dans un autre établissement à 45 ou 60 min de route, loin des miens, d’autant plus que j’ai bénéficié d’excellents soins ici, au Kamouraska. De même, j’ai eu des soins par des médecins très compétents lors de mes consultations à l’urgence et durant mes hospitalisations. De plus, lors de chacune de mes consultations et de mes hospitalisations, les infirmières, infirmières auxiliaires, techniciennes en radiologie et préposées aux bénéficiaires ont su me dispenser des soins très humains avec professionnalisme et un grand respect. Je me considère extrêmement privilégiée de pouvoir compter sur une si grande qualité de professionnels dans mon milieu.
Aujourd’hui, je me remets bien de cette chirurgie. Je suis par contre très inquiète de voir que nous connaîtrons encore des ruptures de services en anesthésie. Je m’inquiète pour le bien-être et l’accès aux soins de proximité pour notre population. Un établissement qui connaît régulièrement des bris de services peut avoir des conséquences graves pour la santé et la vie de notre population. Comme citoyenne, je crois que nous devons pouvoir avoir accès en tout temps à des services et soins de santé complets et diversifiés. Comme mère de famille, je ne veux pas vivre dans l’insécurité de risquer de ne pas avoir accès ICI aux soins dont mes enfants pourraient avoir besoin.
Finalement, peu importe d’où viennent les décisions ou les choix politiques et administratifs qui sont pris, il est primordial de ne pas perdre de vue l’essence et la mission de notre hôpital Notre-Dame-de-Fatima : que nous puissions continuer d’avoir accès à des services de santé sécuritaires et à proximité de nos domiciles. Dans une situation d’urgence, chaque seconde compte et la présence des médecins généralistes et spécialistes et d’une équipe de professionnels en nombre suffisant permet de sauver des vies. Avoir cette sécurité, à proximité, est un droit et c’est pour cette raison que, beau temps mauvais temps, ce dimanche 7 mai à 13 h, nous marcherons en famille pour que nos soins restent ICI.
Geneviève Caron, La Pocatière