La Pocatière : des milliers de personnes marchent pour l’hôpital

Familles, élus, médecins, personnel infirmier, ils étaient des milliers à s’être rassemblés, dimanche, lors de la marche pour le maintien de services de proximité à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière. Organisée par Sylvain Lemieux et Luc Pelletier, cette mobilisation populaire faisait suite à l’annonce récente d’une rupture de services de trois semaines au bloc opératoire cet été, faute d’anesthésiste.

Débutée à 13 h 30 du Cégep de La Pocatière, la marche a emprunté la 4e avenue, la 9e rue et la 6e avenue pour se terminer face à la Villa Saint-Jean, voisine de l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima, où les 5000 à 6000 personnes estimées par les organisateurs et les services de sécurité se sont rassemblées pour entendre différents discours.

Les deux organisateurs, Luc Pelletier et Sylvain Lemieux, étaient très heureux de cette mobilisation populaire, eux qui espéraient encore plus de gens que lors de la marche réalisée pour Bombardier, en mars 2006, et qui avait rassemblé des centaines de personnes. « On avait des images à quoi ça pourrait ressembler, mais le vivre c’est une autre chose. On est très content du résultat », de mentionner M. Pelletier.

Mentionnons que Dame nature a été particulièrement clémente pour l’occasion.

Témoignages

Sur place, de nombreux témoignages sont venus démontrer l’attachement et l’importance de l’hôpital auprès de la population kamouraskoise.

À titre d’exemple, Marie-Pier Dumais, jeune maman enceinte de son deuxième enfant, mentionnait qu’elle devrait probablement accoucher à Rivière-du-Loup, compte tenu de l’absence d’anesthésiste au bloc opératoire le 4 août prochain, date à laquelle son accouchement est prévu. « Nous sommes dans un petit milieu et le personnel de l’hôpital, que se soit les médecins ou les infirmières, on a déjà la chance de les connaître. C’est ce qui fait qu’on se sent en confiance et le pourquoi on veut avoir nos soins ici », déclarait-elle.

Mais de tous les témoignages, c’est l’histoire du pompier Stéphane D’Amours qui a le plus ému les gens réunis sur place et qui a fait écho à la raison principale de la marche, soit l’importance du maintien de soins de proximité dans la région. Victime d’un arrêt cardiaque lors de l’incendie de la chaufferie du CDBQ, l’automne dernier, Stéphane D’Amours était mort à son arrivée à l’urgence de l’hôpital de La Pocatière. La proximité de l’hôpital, ce jour-là, a joué un rôle essentiel dans la survie du pompier qui a pu se tirer d’affaire sans séquelles neurologiques. Son histoire a été racontée par son collègue Tommy Dionne, à partir d’une lettre adressée au député Norbert Morin, et rédigée par la conjointe de M. D’Amours, Hélène Thériault.

La suite

La mobilisation maintenant terminée, tous ont espéré que le message continue d’être porté auprès du CISSS du Bas-Saint-Laurent et du ministre de la Santé, Gaétan Barrette. « Le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon et moi-même avons cosigné une lettre pour demander une rencontre d’urgence avec le ministre pour parler de la découverture qui paralyse notre hôpital », d’indiquer le préfet de la MRC de Kamouraska, M. Yvon Soucy. Une pétition sera aussi lancée dans les prochains jours à l’initiative de M. Hudon.

Porte-parole des médecins du Kamouraska, la Dre Marie-Ève Fromentin s’est dite heureuse que le CISSS du Bas-Saint-Laurent soit ouvert à chercher des solutions aux problématiques qu’ils ont soulevées cette semaine lors d’un point de presse conjoint avec le député de Québec Solidaire, Amir Khadir. « On hâte de voir concrètement qu’est-ce que ça va donner », précisait-elle.

De son côté, le député Norbert Morin a conclu en mentionnant que la marche était un « signal clair » et qu’il serait là pour défendre les intérêts des gens de la région.

Avec la collaboration de Stéphanie Gendron.