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2e meurtre en un mois à La Pocatière : le voisinage sous le choc

Le voisinage était sous le choc à La Pocatière, mardi, à la suite du meurtre de Mme Colette Émond, 75 ans, résidant dans un appartement du 402 5e avenue Mailloux. Pourtant, même si cet événement n’a rien à voir avec le meurtre de Sophie Beaulieu survenu un mois plus tôt, des voisins se disaient inquiets, au lendemain du drame, eux qui croyaient vivre dans une petite ville paisible et sécuritaire.

Roger Hudon habite l’immeuble à logement voisin de celui de la victime. Il la connaissait bien. « C’était une dame très gentille. Elle n’avait pas de voiture, donc je la conduisais de temps à autre pour faire ses commissions », de raconter l’homme retraité.

Veuve et mère de trois enfants, elle habitait ce logement depuis environ trois ans. « Quand elle s’est installée, elle avait fait peinturer son appartement par un homme à tout faire », d’ajouter M. Hudon.

Cet homme en question, Denis Picard, 54 ans de La Pocatière, a été arrêté à sa résidence de la 8e avenue Richard, le jour même du meurtre. Il a comparu brièvement au Palais de justice de Rivière-du-Loup mardi, en fin d’après-midi. Il a été accusé de meurtre au second degré et de bris d’engagement.

Selon M. Hudon, la victime aurait fait appel à cet homme que pour des menus travaux et n’entretenait pas de relation particulière avec lui. D’ailleurs, il ne comprenait toujours pas pourquoi il aurait fait irruption chez elle pour l’agresser.

Dame altruiste

Propriétaire d’une maison de chambres pour étudiants à proximité, Stéphane Larouche est infirmier. Il habite La Pocatière depuis 11 ans et avouait être particulièrement choqué par ce meurtre qui est survenu un mois jour pour jour après celui de Sophie Beaulieu. Père de deux enfants, il s’inquiète que ce genre de chose revienne à répétition dans une petite ville aussi paisible, et cela, dans un si court laps de temps.

S’il connaissait très peu la victime, il avouait en avoir su un peu plus à son sujet une semaine auparavant. « Comme j’ai une maison de chambres, j’ai toujours besoin de meubles. Je me suis rendu à cet immeuble à logement pour acheter ceux d’une dame décédée, la semaine dernière. On m’a dit que Mme Émond avait été très aidante auprès d’une voisine qui est aveugle », mentionnait-il.

Locataire sans histoire

De son côté, Mme France Hudon était toujours ébranlée lorsque nous l’avons rencontrée au lendemain du drame. Copropriétaire de l’immeuble à logement avec son conjoint Jean-Louis Violette et son frère Yves Hudon, elle ne comprenait toujours pas ce qui avait bien pu se passer. « C’était une locataire sans histoire. La majorité des gens qui habitent ces appartements sont des personnes âgées. Elles sont toutes très tranquilles », expliquait-elle.

De plus, elle avouait que ni elle ni son mari n’avaient été informés si la victime avait l’intention de faire faire quelques travaux dans son logement. Toutefois, elle précisait avoir reçu un appel dans la matinée d’une autre de ses locataires qui lui confirmait que le suspect aurait cogné à la porte de son appartement, le jour même du crime, et qu’elle n’aurait pas répondu.