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Les presbytères de Rivière-Ouelle

On ne peut apprécier le patrimoine d’une paroisse de la Côte-du-Sud sans évoquer le rôle social et symbolique du presbytère. C’est là où l’on rencontre le curé pour traiter de différents sujets : funérailles, mariage, baptêmes et ainsi de suite. Lieu de mémoire, le presbytère fait partie du noyau villageois des paroisses.

Yves Hébert

La paroisse plus que tricentenaire de Rivière-Ouelle a été témoin de la construction de trois presbytères. Selon une tradition, le premier aurait été aménagé dans le manoir seigneurial ayant appartenu au seigneur Henri-Louis Deschamps de Boishébert (1679-1736). Un deuxième était construit en 1725 et il aurait servi jusqu’en 1837. Cette année-là, le curé Louis-Marie Cadieux était heureux de construire un nouveau presbytère, car l’ancien était trop vieux.

Construit en pierre, ce presbytère était à l’époque l’un des plus gros sur la Côte-du-Sud. Mesurant 90 pieds de longueur sur 50 pieds de largeur, il comprenait deux étages. La partie du sud faisant front à l’église était utilisée par le curé, l’autre comprenait deux salles publiques superposées. L’historien Paul-Henri Hudon rappelle que celle du bas était destinée aux femmes, celle de l’étage, aux hommes.

Lorsqu’il décida de faire construire ce presbytère, à même sa fortune, le curé Cadieux se réserva de grandes pièces pour sa bibliothèque, sa chambre, la salle à manger et la cuisine. Avec son toit à quatre versants, ce presbytère ressemblait davantage à un manoir seigneurial qu’à un presbytère. Comme le bâtiment était construit sur un sol instable, il a été fragilisé par les tremblements de terre du 17 octobre 1860 et du 20 octobre 1870. Il fut remplacé par un plus petit presbytère en 1882 et construit selon les plans de l’architecte David Ouellet. Ce bâtiment a été classé immeuble patrimonial en 1979 par le ministère de la Culture et des Communications.