La tempête de grêle du 21 juillet dernier a été sans pardon pour les champs cultivés de Kamouraska. Chez certains agriculteurs, les pertes s’élèvent à plusieurs milliers de dollars. À la Société des plantes, une entreprise spécialisée dans la production de semences située dans le Rang de l’Embarras à Kamouraska, Patrice Fortier n’a pas été épargné, mais il espère tout même tirer profit de cette expérience.
Depuis plusieurs années, la Société des plantes est reconnue dans la région pour vendre principalement des semences biologiques produites à la ferme. Le fondateur de l’entreprise, Patrice Fortier, a donc plusieurs étés de récoltes derrière la cravate. Néanmoins, c’est la première fois qu’il assiste à une tempête de cette ampleur. « C’est la première tempête de grêle que je vis. Généralement, c’est surtout dans la région de Québec ou de Montréal qu’on voit ça. »
Sans pardon, la grêle s’est attaquée à plus de la moitié de ses plantes, dont plusieurs sur lesquelles il menait des expérimentations sur plusieurs années. « Une bonne partie de mes cultures sont perte totale. Et comme je ne suis pas maraîcher, il n’y a pas d’assurance-récolte. C’est la dure réalité des paysans. Notre seule assurance, c’est notre diversité », précisait-il.
Pour cette raison, il devra assumer des pertes financières qu’il a encore de la difficulté à estimer. Et c’est sans parler de ses visites guidées qu’il fait habituellement au mois d’août, qui lui apporte un certain revenu, mais qu’il devra annuler cet été.
Une bonne partie de mes cultures sont perte totale. Et comme je ne suis pas maraîcher, il n’y a pas d’assurance-récolte. C’est la dure réalité des paysans. Notre seule assurance, c’est notre diversité.
Philosophe
En contrepartie, Patrice Fortier est tout de même philosophe. Il y a quelques années, une tempête similaire, mais qui avait apporté avec elle des quantités phénoménales d’eau, lui avait permis d’ajuster ses techniques de culture par la suite. « Maintenant que j’ai goûté à la grêle, je vais peut-être en profiter pour installer plus de mini-tunnels pour protéger les plantes dans le futur, quitte à le faire à la dernière minute », mentionnait-il.
De plus, il rappelait qu’à titre de semencier, son objectif est de créer des plants avec une génétique forte et adaptés aux conditions climatiques de notre région. « Comme je suis toujours en recherche et en expérimentation, s’il y a des plants qui résistent dans les prochains jours, la grêle aura permis de vérifier cela. Et si c’est le cas, qui sait, je sortirai peut-être un sachet de graine “survivor” que je vendrai 0,50 $ plus cher », concluait-il, sur une notre humoristique.