Jean-François Vallée de La Pocatière n’était pas de ce monde en 1967 lorsque le Général de Gaulle a scandé « Vive le Québec libre! » sur le balcon de l’hôtel de ville de Montréal. Mais il a étudié amplement les contours de cette visite historique pour la connaître comme s’il l’avait vécue. Cinquante ans plus tard, son implication auprès d’organisations travaillant à la promotion de l’indépendance du Québec lui a permis de suggérer un bouquet d’activités pour souligner cette étape anniversaire. Les 23 et 24 juillet derniers, il prenait part à ces activités, en refaisant, entre autres, la route empruntée par le Général de Gaulle entre Québec et Montréal.
Cet itinéraire sur deux jours se voulait une reconstitution de celui emprunté par l’ancien président français en 1967. Les dates, 23 et 24 juillet, correspondaient exactement aux premiers jours du Général en sol québécois.
Arrivé à Québec par bateau de Brest, en Bretagne, en vue de visiter l’Expo 67 qui se déroulait alors à Montréal, le Général de Gaulle avait été reçu par le gouvernement du Québec au Château Frontenac. Dimanche dernier, ce banquet a été le point de départ de la virée de Jean-François Vallée. « On nous a servi le même repas qu’à l’époque et il y avait une exposition qui retraçait ses différentes escales qu’il a faites sur le Chemin du Roy (route 138), entre Québec et Montréal », d’indiquer le voyageur.
Sur la route
Le lendemain, c’est ce même chemin que les admirateurs du Général ont emprunté. Cinq arrêts ont été faits en cours de route : Donnacona, Sainte-Anne-de-la-Pérade, Trois-Rivières, Louiseville et Berthierville. « À chaque endroit, il y avait une cérémonie d’organisée. Le maire de la municipalité était invité et on pouvait entendre des témoignages de personnes ayant vécu le passage du Général, en 1967 », expliquait-il.
À chaque endroit, il y avait une cérémonie d’organisée. Le maire de la municipalité était invité et on pouvait entendre des témoignages de personnes ayant vécu le passage du Général, en 1967.
Le tout s’est terminé à Montréal avec un « moulin à parole », sous le balcon où Charles de Gaulle a prononcé ces mots qui ont donné des ailles au mouvement indépendantiste, à l’époque. « Toutes sortes de textes ont été lus et le comédien Denis Trudel a personnifié le Général de Gaule en reprenant le même discours qu’il avait livré, 50 ans auparavant », d’indiquer Jean-François.
Belle expérience
Même s’il reconnaît que les arrêts sur le Chemin du Roy pouvaient paraître redondants par moment, Jean-François Vallée retient très peu d’éléments négatifs de sa virée. Sa seule déception réside dans le fait que la Ville de Montréal ait refusé l’accès à son balcon pour la reconstitution du discours du Général. « On était sur le parterre devant le balcon, la pluie s’est invitée et avec tous les parapluies ouverts, la vision dans la foule n’était pas toujours bonne et plusieurs n’ont pas pu apprécier la reconstitution à sa juste valeur », selon lui.
Néanmoins, malgré le côté politique de ce voyage, il croit que cette activité pouvait autant intéresser des souverainistes que des amateurs d’histoire. Il concluait en se disant très fier d’y avoir contribué en proposant, notamment, quelques idées aux organisateurs.