Quand la France aime La Pocatière

Le jumelage entre La Pocatière et Coutances, ça vous dit quelque chose? Coutances, c’est une ville de Normandie, tout près du Mont-Saint-Michel. Située près de la mer, elle compte environ 10 000 habitants. Bombardée durant la guerre, elle s’est rebâtie entre vieil âge et modernité. Avec une rue principale bordée de magasins de proximité qui s’appelle Saint-Nicolas, je m’y sentais comme sur la 4e avenue à La Pocatière.

Nicolas Paquin

Voilà presque 35 ans que nos deux villes partagent entre elles une relation d’amitié. Quand j’ai commencé à préparer ma tournée littéraire en France, j’ai rapidement communiqué avec les gens du jumelage qui habitent Coutances : je voyais là une occasion de rencontrer de nouvelles personnes outre-mer. Eh bien, finalement, cette graine, semée au hasard, a fleuri plus intensément que prévu : on m’a réservé un accueil qu’on ne réserve qu’aux dignitaires. Rien de moins!

Voyez-vous : les Coutançais adorent La Pocatière. Mes hôtes, les Bohuon, habitent entre le Carrefour de La Pocatière et l’Hôtel La Pocatière. Je ne blague pas! On m’avait demandé de présenter mon travail à leur association. Alors, vous comprenez que je m’attendais à échanger avec un petit groupe de gens… C’était sans savoir que le comité du jumelage entre nos deux villes comprend… tenez-vous bien : plus de soixante membres! Plusieurs de ces membres ont amené des amis, et ma présentation s’est faite devant une salle comble avec, le lendemain, une réception officielle à l’hôtel de ville de Coutances, sur lequel on avait hissé pour l’occasion le drapeau du Québec.

Pour le reste, les Coutançais m’ont fait visiter le célèbre Mont-Saint-Michel, le Normandy Victory Museum et les alentours de leur cité, entre des dîners fastes et des rencontres avec des gens adorables.

Mais pourquoi est-ce que je vous raconte tout ça, moi? Simple : nous devons relancer les activités avec ce jumelage. Et nous devons laisser des traces dans notre paysage de cette amitié : une place, un parc, une rue… Nos villes ont tant en commun. Pendant mon voyage, j’ai appris que Coutances possède un lycée agricole. Comme notre ITA. Qu’on y retrouve un labyrinthe dans un champ de maïs. Comme ici. En son centre trône une cathédrale. S’y multiplient les institutions d’éducation… Et j’en passe. Madame Bohuon, ancienne conseillère municipale et présidente du comité, me l’a dit : « en 2019, le jumelage aura 35 ans. On aimerait accueillir 35 Québécois ». C’est-y pas merveilleux, ça?

Mais j’irais plus loin. Pourquoi ne pas créer un contact direct, régulier, entre nos institutions, de façon à favoriser les échanges scolaires, économiques, tout autant que culturels? Le Kamouraska et la région coutançaise ne peuvent qu’y trouver des avantages : rares sont les villes qui peuvent se vanter d’avoir un tel accès à la France. J’ai envie de mettre mon chapeau de conseiller à l’entrepreneuriat, et d’enjoindre les jeunes à faire un projet de volontariat pour raviver ce jumelage. Je dis ça comme ça… Mais j’aimerais bien en reparler avec vous, les lecteurs…