Veiller au grain à Saint-Pacôme

Les eaux de la rivière Ouelle qui arrosent le territoire de Saint-Pacôme ont jadis alimenté un moulin à farine, celui du seigneur de Rivière-Ouelle, Pierre-Thomas Casgrain.

Yves Hébert

Pierre-Thomas Casgrain (1797-1863) est le fils de l’important marchand de Rivière-Ouelle Pierre Casgrain qui pour un temps a été associé au marchand Amable Dionne. Il épouse Émilie Lacombe en 1817 qui lui donne 11 enfants. Entre 1821 et 1826, il est associé avec son père dans la société qui prend le nom de Pierre et Pierre-Thomas Casgrain. Les Casgrain exploitent un magasin général à Rivière-Ouelle. Après la mort de son père en 1828, Pierre-Thomas hérite de la seigneurie de la Rivière-Ouelle, mais il a l’obligation de ne pas la vendre en partie ou en totalité et de la transmettre à l’un de ses fils.

Avec les années, Pierre-Thomas Casgrain donne un souffle nouveau à l’entreprise par la construction d’un moulin à farine à Saint-Pacôme en 1840. Il confie au charpentier de Saint-Pascal, Édouard Ennis, la fabrication des installations permettant d’actionner quatre moulanges. Ce charpentier n’en est pas à ses débuts puisqu’on lui doit la construction du moulin d’Ivanhoé Taché à Saint-Pascal.

En 1841, Casgrain a le vent dans les voiles et fonde la Casgrain Compagnie avec comme associés les marchands de bois William Price et Nazaire Têtu. Celle-ci acquiert un moulin à farine et à scie à Trois-Pistoles avec ses installations (écluses, quais, chalands, magasin et estacades). Personnalité appréciée dans sa communauté, Pierre-Thomas Casgrain a été le premier maire de Rivière-Ouelle entre 1855 et 1858.

Avec les années, le moulin à farine construit par Casgrain passe aux mains de Charles Letellier en 1870 et de Jules Lévesque en 1896. Ce bâtiment abrite également un moulin à carder la laine qui est en activité jusqu’en 1920. Avec les années, il subit quelques transformations. Ces quatre petites lucarnes feront place à deux lucarnes un peu plus massives. Le moulin Casgrain-Lévesque de Saint-Pacôme est considéré aujourd’hui comme un immeuble patrimonial cité depuis le 16 avril 2003.