À Saint-Pacôme, la mairesse sortante, Nathalie Lévesque, et cinq de ses conseillers choisissaient de tirer un trait sur la politique municipale, épuisés, entre autres, par les critiques négatives de leurs concitoyens. À Saint-Onésime, Léda Villeneuve, conseillère municipale au siège numéro 5, annonçait sur Facebook qu’elle ne se représenterait pas, sensiblement pour les mêmes raisons. Est-ce plus difficile qu’avant de faire de la politique municipale en 2017? Éric Ouellet, politicologue, enseignant au Cégep de La Pocatière et observateur de la scène politique régionale, a accepté de se prononcer sur la question.
Pour Éric Ouellet, il ne fait aucun doute que la politique municipale est un milieu très difficile comparativement aux autres paliers gouvernementaux. « C’est une politique de proximité. Où que tu ailles, il y aura toujours quelqu’un qui va t’arrêter pour te parler des problèmes de la municipalité », explique-t-il.
C’est une politique de proximité. Où que tu ailles, il y aura toujours quelqu’un qui va t’arrêter pour te parler des problèmes de la municipalité.
Mais est-ce plus difficile aujourd’hui qu’avant? « C’est sûr qu’il y a les médias sociaux qui s’ajoutent aujourd’hui et qui n’étaient pas là il y a 15 ou 20 ans. Mais je ne crois pas que ça soit plus difficile à cause de cela », ajoute-t-il.
Manque de préparation
Selon le politicologue, ce qui complique parfois la tâche des élus municipaux se sont les raisons qui les ont poussées à se présenter. « Souvent, les gens qui décident de démissionner, ou de ne pas se représenter, s’étaient lancés en politique pour défendre un dossier spécifique. Une fois en poste, tout le reste finit par les rattraper et c’est là qu’on peut se demander s’ils étaient réellement bien outillés pour faire face à tout ce que la réalité d’un élu municipal exige », mentionne-t-il.
Comme il le souligne, cette réalité d’élu, du moins dans les petites localités de Kamouraska-L’Islet, c’est souvent celle d’un deuxième emploi, parfois à temps plein, qui apporte son lot de réunions tardives en semaine et cela pour un salaire modique. C’est également une complexité à naviguer entre les attentes des paliers de gouvernements supérieurs, toujours de plus en plus exigeants, et celles du citoyen payeur de taxes, souvent déjà cynique de nature face à la classe politique en générale.
Conseils
Néanmoins, Éric Ouellet croit que les citoyens désireux de se lancer en politique municipale ne doivent pas se laisser refroidir par les expériences négatives rencontrées par leurs prédécesseurs. « La pire des attitudes à avoir c’est de se dire que ça ne changera jamais. Si des gens décident de partir, il faut au contraire le voir comme une opportunité d’apporter de nouvelles idées, de nouveaux moyens et des résultats peut-être plus concrets », précise-t-il.
C’est pourquoi il conseille aux gens de se présenter davantage en équipe, chose plutôt rare en région, question d’avoir une meilleure solidarité entre élus, et d’apprendre à bien livrer son message à la population à travers les médias régionaux.