Fin du projet d’oléoduc : les opposants applaudissent la décision de TransCanada

Les opposants, qui étaient nombreux dans la région, au projet d’oléoduc Énergie Est de TransCanada, célèbrent la décision de l’entreprise de mettre fin à son projet de pipeline.

« À la suite d’une analyse approfondie des nouvelles exigences, nous informerons l’Office national de l’énergie que nous ne poursuivrons pas les démarches relatives à nos demandes pour les Projets Énergie Est et du Réseau Principal Est », a annoncé le Président et Chef de la direction de TransCanada, Russ Girling, par voie de communiqué jeudi matin.

Aujourd’hui, nous devons célébrer cette grande victoire contre le cynisme qui tend trop souvent à nous faire croire qu’on ne peut pas s’opposer à un projet insensé porté par une compagnie qui vaut plus de 40MM $. Et c’est ce qu’on va continuer de faire avec les autres projets fossiles sur la table.

Pour le mouvement d’opposition, qui a entre autres pris naissance au Kamouraska et qui était aussi très fort dans L’Islet, il s’agit d’une excellente nouvelle.

« C’est du soulagement et de la fierté. Du soulagement parce qu’on n’en voulait pas et de la fierté parce qu’en grande majorité, c’est grâce à la pression populaire que ça n’a pas fonctionné. Oui il y a le prix du baril, oui il y les normes de l’ONÉ (Office national de l’énergie), mais l’opposition y a été pour beaucoup », a dit Simon Côté, porte-parole de Stop Oléoduc Kamouraska et qui était au tout début du mouvement Coule pas chez nous.

« C’était peut-être plus molo au Kamouraska dernièrement, mais on n’a jamais laissé un pouce de lousse à TransCanada et il n’y a jamais eu d’interruption avec des actions un peu partout », a-t-il ajouté.

« Ce projet est tombé grâce à la mobilisation citoyenne et les groupes qui ont fini par obtenir que l’ONÉ prenne en considération l’analyse des GES. Sans cette pression civile, le gouvernement Trudeau aurait analysé ce projet avec l’ancien cadre de l’ONÉ », indique Martin Poirier, de l’organisation Non à une marée noire dans le St-Laurent. « Aujourd’hui, nous devons célébrer cette grande victoire contre le cynisme qui tend trop souvent à nous faire croire qu’on ne peut pas s’opposer à un projet insensé porté par une compagnie qui vaut plus de 40MM $. Et c’est ce qu’on va continuer de faire avec les autres projets fossiles sur la table. »

Municipalités

Les municipalités de la région ne sont pas trop déçues non plus de la décision de Transcanada. L’Islet était l’une des premières à s’y être opposée. « C’est vraiment une bonne chose. Les gens n’en voulaient pas, ça passait près des villages. Avec le poste de pompage, les gens craignaient pour le bruit », a dit le maire André Caron.

Le préfet de la MRC de Kamouraska Yvon Soucy, qui rappelle que TransCanada n’avait jamais vraiment accepté les demandes des municipalités, croit que cette décision est la meilleure. « Il n’y aurait pas eu vraiment de retombées importantes pour nous. Ici, il n’y en a pas d’oléoduc et on n’a pas à penser à ça le soir quand on se couche. On dort sur nos deux oreilles », a-t-il dit.

Si la Fédération des chambres de commerce se disait déçue de la décision de TransCanada, la Chambre de commerce de Kamouraska-L’Islet se retrouvait en quelque sorte entre l’arbre et l’écorce. «On est satisfait, mais… Il faut dire que nos membres sont  issus du tourisme et de l’agrotourisme, c’est omniprésent et beaucoup d’entre eux étaient contre. D’autre part, on peut penser que c’est sûr que des entreprises du coin en auraient bénéficié en phase de construction. Je comprends les deux côtés, mais compte tenu de la situation, je crois que TransCanada a pris la bonne décision», a dit le directeur général Luc Forgues.