Le député fédéral de Montmagny—l’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup Bernard Généreux a reçu le 14 novembre dernier des mains de Mme Suzanne Duchesneau, présidente provinciale des Cercles de fermières du Québec, une pétition de 9600 signataires « demandant au gouvernement fédéral d’instaurer un moratoire sur la légalisation de la marijuana, jusqu’à ce que les gouvernements des provinces et des territoires aient mis en place les structures nécessaires à l’encadrement du commerce légal de la marijuana. ».
Lors de cette rencontre au bureau de Montmagny, Mme Duchesneau s’est faite la porte-parole de ses membres à travers le Québec qui ont fait circuler cette pétition au cours des dernières semaines pour exprimer leurs inquiétudes quant à la légalisation proposée du cannabis. Par cette action, elles ont exprimé le souhait de vivre dans un monde sécuritaire où les décideurs prennent tous les moyens nécessaires pour le rendre meilleur. Elles étayent leur discours autour de trois axes pour demander expressément ce moratoire, soit le fait « que le gouvernement du Canada se prépare à légaliser la consommation de la marijuana, que plusieurs études ont été entreprises et que nous sommes toujours en attente des conclusions, et que les instances politiques, policières et juridiques ne se disent pas prêtes à gérer la situation ».
Lors du dépôt de la pétition, monsieur Généreux a dénoncé que la légalisation de la marijuana se fasse de manière « bâclée et précipitée » avec le projet de loi actuel du gouvernement Trudeau, soulignant que la majorité des électeurs de MLKRDL sont contre à 81,75 %, selon un sondage réalisé par le député au printemps 2017. Au cours de la soirée du lundi 27 novembre, les députés du Parti libéral du Canada et du Nouveau parti démocratique ont utilisé leur majorité parlementaire pour faire pencher la balance, en adoptant le projet de loi C-45 en troisième lecture avec 200 voix contre 82. Le projet de loi se retrouve maintenant dans les mains du Sénat, qui aura le devoir d’y apporter un second examen objectif.
Malgré que les élus libéraux soient optimistes à l’idée d’obtenir la sanction royale d’ici le 1er juillet 2018, soit l’échéancier fixé pour légaliser la substance, monsieur Généreux souligne que le débat est loin d’être terminé. De nombreux sénateurs conservateurs et indépendants partagent ses inquiétudes par rapport au projet de loi sur le cannabis, et ils auront recours à des outils parlementaires afin de ralentir la progression de la mesure législative gouvernementale. Tout changement apporté aux projets de loi C-45 et C-46 par le Sénat aura comme effet de renvoyer l’enjeu aux élus de la Chambre des communes qui devront en débattre à nouveau.