Pas encore de biogaz à l’usine de biométhanisation : le Kamouraska préoccupé

L’absence de production de gaz naturel liquéfier à l’usine de biométhanisation de Rivière-du-Loup préoccupe les élus kamouraskois. Une résolution en ce sens a même été adoptée à l’unanimité récemment par le conseil de la MRC.

Malgré une rencontre le 20 septembre dernier avec le directeur général de la SÉMER, Serge Forest, qui agit comme gestionnaire de l’usine, les élus kamouraskois trouvent de plus en plus difficile de justifier la collecte des putrescibles (bac brun) et la biométhanisation auprès de leurs contribuables, peut-on lire dans une résolution adoptée lors de la séance ordinaire du conseil de la MRC tenue le 11 octobre dernier. Rappelons que cette collecte, instaurée en 2015 à l’échelle de la MRC, alimente l’usine qui doit produire du gaz naturel liquéfié à partir des matières collectées, pour ensuite le revendre aux transporteurs lourds. Toutefois, la production de ce gaz se fait toujours attendre.

Comme l’expliquait notre journaliste, Stéphanie Gendron, différents problèmes rencontrés depuis deux ans, au sein de l’usine, expliqueraient pourquoi le plein rendement n’a pas encore été atteint. De plus, l’usine manquerait de matières. Pourtant, les quantités n’ont pas diminué, selon les informations fournies par Co-éco, organisme chargé de faire la promotion et la sensibilisation de la collecte des matières putrescibles, notamment au Kamouraska et dans la MRC de Rivière-du-Loup. « C’est sûr que lorsque le gaz sera produit, ça sera plus facile d’inciter les gens à poursuivre la collecte », de reconnaître la directrice générale par intérim de Co-éco, Mme Sophie Vachon.

Déception douce amère

Du côté de la Ville de La Pocatière, le maire Sylvain Hudon, qui est également président de Co-éco, est sûrement le plus impatient des élus kamouraskois à espérer des résultats concrets à l’usine de biométhanisation. Dès 2006, la Ville avait fait preuve d’avant-gardisme à l’échelle du Québec en mettant sur pied la collecte à trois voies, qui consistait à récolter le compost résidentiel de ses résidents à partir du bac brun. Celui-ci était transporté sur une plateforme de béton étanche et conforme aux exigences, voisin des étangs d’aération de la ville. « C’était le plus beau circuit court qui ne pouvait pas exister », d’expliquer le maire.

Les matières organiques qui y étaient traitées servaient notamment à la fertilisation d’un champ de saules, en bordure du site. Une partie du compost était également redistribué au citoyen de la ville, annuellement. Depuis l’ouverture de l’usine de biométhanisation à Rivière-du-Loup, le bac brun sert maintenant à la collecte des matières putrescibles où elles sont acheminées. « On avait un beau projet, qui fonctionnait, en collaboration avec Biopterre. Et la participation était très bonne. On a été obligé de l’abandonner », de rappeler le maire.

Malgré la déception, M. Hudon espère que les gens continuent de participer à la collecte des matières putrescibles et que l’usine de biométhanisation commence à produire du biogaz le plus rapidement possible.