Alors que Noël est souvent synonyme d’abondance pour plusieurs, la situation est toute autre pour Moisson Kamouraska. En effet, l’organisme appréhende beaucoup les semaines à venir en raison d’une part importante de ses denrées qui devront aller dans les paniers de Noël des différentes guignolées. Annuellement, cette diminution de son inventaire a de lourdes conséquences sur l’aide alimentaire que l’organisme doit apporter au retour des fêtes et dans les autres MRC qu’elle dessert.
Même si l’aide alimentaire fait partie de sa mission, Moisson Kamouraska n’apprécie pas particulièrement la saison des guignolées. « Les guignolées n’appartiennent pas à Moisson, mais aux comités de bénévoles de chacune des municipalités. Ils amassent des dons et des denrées pour les paniers de Noël, mais ça ne suffit pas pour répondre à la demande. Ils font donc appel à nous pour compléter les paniers », d’indiquer la directrice générale de l’organisme, Mme Mireille Lizotte.
Parce qu’elle considère qu’elle a une obligation morale de participer aux paniers de Noël, Moisson Kamouraska fournit en moyenne entre 25 et 28 items par paniers, annuellement. L’an dernier, elle a contribué à pas moins de 374 paniers de Noël, à hauteur de 90 $/chaque, soit l’équivalent de 33 660 $. « Je me limite qu’au Kamouraska, malgré le fait que je dessers six MRC », de rappeler Mireille Lizotte.
Le hic, c’est que l’argent et les denrées ne suivent pas pour répondre à cette demande plus importante qu’à l’habitude. En fait, tout ce que l’organisme toucherait annuellement, en échange de sa participation, c’est un chèque jouant entre 2000 $ et 3000 $, en provenance de la Guignolée provinciale, chèque que Moisson Kamouraska ne recevrait pas avant le mois de mars. « On se “vide” pour répondre à la demande des guignolées du Kamouraska en décembre, mais en janvier, les besoins sont encore là. Malheureusement, je n’ai plus les ressources nécessaires pour exercer ma mission convenablement. C’est injuste pour les gens en précarité et les autres MRC que je dessers », de déplorer la directrice générale.
On se “vide” pour répondre à la demande des guignolées du Kamouraska en décembre, mais en janvier, les besoins sont encore là.
Réorganiser
À défaut d’avoir plus de sous de la population ou des municipalités, Mme Lizotte croit que le temps est venu de revoir toute la méthode de fonctionnement des paniers de Noël au Kamouraska, en collaboration avec les organisateurs des guignolées, qui sont également de plus en plus exigeants de leur côté, selon elle. « Il faudrait mieux arrimer les denrées et les dates de distribution des paniers afin d’éviter qu’on se retrouve avec le minimum en janvier », suggérait-elle.
Elle cite en exemple la municipalité de Saint-Gabriel-Lalemant qui, depuis quelques années, a changé sa façon de procéder. « Elle amasse argent et denrées qu’elle envoie directement à Moisson Kamouraska. Nous, on s’occupe de composer leurs paniers de Noël de A à Z. C’est une façon de faire qui existe chez d’autres moissons. Il n’y a pas d’intermédiaire et c’est beaucoup plus équitable de cette façon », concluait-elle.