La classe en adaptation scolaire de Karina Bilodeau, à l’École secondaire La Rencontre de Saint-Pamphile, n’est visiblement pas comme les autres. Dans une même année scolaire, l’enseignante multiplie les projets spéciaux pour accrocher ses élèves et leur permettre d’apprendre autrement. Parmi ces projets, un consiste à faire le tour du monde en 180 jours de classe.
C’est 100 jours de plus que dans la célèbre épopée de Jules Verne datant du 19e siècle. Mais comme l’auteur avait l’habitude de le faire dans ses romans à l’époque, les élèves de Karine Bilodeau utilisent les moyens technologiques d’aujourd’hui pour réaliser ce tour du monde peu conventionnel.
Imaginé le printemps dernier par l’enseignante, ce tour du monde a pour but de faire visiter différentes villes et différents pays de la planète à travers la magie des visioconférences. Pour ce faire, Karina Bilodeau a établi des liens avec des enseignants francophones répartis dans 19 pays, à partir de Facebook. « Certains sont en Thaïlande, aux États-Unis, au Maroc, en Égypte, au Cameroun, en Algérie et même en Nouvelle-Calédonie. Tous les continents sont représentés », confiait-elle.
Apprendre autrement
Lors des visioconférences, les élèves des deux classes échangent entre eux en faisant la présentation respective de leur communauté. Pour l’enseignante, ces échanges viennent substituer les livres et les sites internet. « Pour des élèves en adaptation scolaire qui ont parfois des difficultés importantes en lecture, c’est une belle façon pour eux de retenir des notions géographiques et culturelles qu’ils auraient difficilement assimilées par la recherche. C’est très concret », d’expliquer Karina.
Pour des élèves en adaptation scolaire qui ont parfois des difficultés importantes en lecture, c’est une belle façon pour eux de retenir des notions géographiques et culturelles qu’ils auraient difficilement assimilées par la recherche. C’est très concret.
De plus, ces contacts permettent d’ouvrir les horizons des élèves et briser certains préjugés. « Avec une classe en Tunisie, il sera question de Noël qui n’est pas fêté là-bas parce que c’est un pays musulman. Ce genre d’échange ouvre sur le monde et les autres cultures. Ailleurs, ils apprennent également que le Québec ne se limite pas qu’à Québec ou Montréal », d’ajouter l’enseignante.
12 visioconférences
Jusqu’à maintenant, la classe a tenu 12 visioconférences. Des échanges ont eu lieu avec des classes du Québec, du Nouveau-Brunswick et de la Suisse. Prochainement, des contacts sont à venir avec une classe en France et une autre à Istanbul en Turquie. « Pour l’échange avec Istanbul, les élèves apprennent à travailler avec l’application Green Screen. Ils travaillent un projet vidéo où ils feront une présentation qui parlera de Saint-Pamphile, de L’Islet-Sud et de l’histoire de l’éducation au Québec », d’ajouter l’enseignante.
Ce montage vidéo doit également servir pour mettre en relation les élèves de Karina Bilodeau avec d’autres classes francophones où le décalage horaire avec le Québec est trop important pour permettre une communication directe sur les heures de classe. « C’est un projet vraiment emballant pour les élèves. Ils sont toujours impatients de connaître la prochaine destination. C’est clairement une initiative que je désire poursuivre avec eux l’an prochain », de conclure l’enseignante.