Salaire minimum à 12 $/h : le directeur de la Chambre de commerce craint une manœuvre électoraliste

Le directeur général de la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet, M. Luc Forgues, craint que l’augmentation du salaire minimum à 12 $/h, le 1er mai prochain, ne soit en fait qu’une manœuvre électoraliste de la part du gouvernement Couillard.

C’est ce qu’il confiait au Placoteux, le jour de l’annonce, lorsque questionné à ce propos. « En année électorale, on essaie d’aller chercher le meilleur des deux mondes. Avec cette augmentation, on plaît aux employés défavorisés, et de l’autre, on ne déplaît pas trop aux employeurs qui craignaient que ça monte à 15 $/h, comme ça sera le cas en Ontario l’an prochain », d’indiquer M. Forgues.

D’ailleurs, c’est ce qui lui fait dire que cette augmentation n’est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle en soit. « Soixante-quinze sous de plus, ça va peut-être inciter les employés au salaire minimum à dépenser davantage, ce qui peut stimuler encore davantage l’économie. Mais pour les entreprises, ce 0,75 $ de plus représente des charges sociales supplémentaires qui au final coûteront plutôt entre 1 $ et 1,10 $ aux employeurs », ajoutait-il.

« En année électorale, on essaie d’aller chercher le meilleur des deux mondes. Avec cette augmentation, on plaît aux employés défavorisés, et de l’autre, on ne déplaît pas trop aux employeurs qui craignaient que ça monte à 15 $/h, comme ça sera le cas en Ontario l’an prochain » – Luc Forgues.

Bon moment?

Pour justifier cette augmentation, le ministère du Travail a parlé d’une embellie économique. En début d’année, Statistique Canada annonçait que le taux de chômage s’établissait à 4,9 % en décembre au Québec, une première en 42 ans. Partout dans la province, on parle de pénurie de main-d’œuvre. Dans les MRC de Kamouraska-L’Islet, on essaie de redoubler d’imagination pour tenter de recruter des travailleurs.

Pour Luc Forgues, si c’est ce qui a réellement motivé le gouvernement à annoncer cette hausse, toujours est-il qu’il devra mettre en place des outils pour faciliter la transition auprès des entreprises. « Les entreprises sont habituées de jongler avec une augmentation du salaire minimum annuellement, mais ces augmentations tournent généralement autour de 0,15 $ ou de 0,25 $/h. Une augmentation de 0,75 $, c’est historique. C’est du jamais vu au Québec. Je ne sais pas comment les employeurs vont prendre ça, mais ça va assurément créer une petite onde de choc », concluait-il.