Une école de navigation à Québec forme des navigateurs de la Côte-du-Sud

La Côte-du-Sud est une pépinière de navigateurs, presque toutes les paroisses ont vu naître des familles de pilotes ou de matelots. Certaines comme celle de L’Islet ont particulièrement marqué l’histoire de la navigation. Toutefois, pour naviguer sur l’Atlantique Nord et ailleurs, il fallait recevoir toute une formation.

Yves Hébert

Au XIXe siècle, les navigateurs de la Côte-du-Sud doivent suivre une formation particulière. Il y a celle des pilotes du Saint-Laurent qui se fait par apprentissage auprès d’un maître pilote. Par exemple, le 29 janvier 1836, à Saint-Jean-Port-Joli, Clovis Anctil signe un contrat d’apprentissage avec son frère pilote Édouard Anctil, pour une durée de cinq ans. Avec la création de la Corporation des pilotes pour le havre de Québec et au-dessous en 1860 et le contrôle des examens des apprentis pilotes par la Maison de la Trinité de Québec qui s’occupe de réglementation maritime, la formation par apprentissage sera de plus en plus réglementée au XIXe siècle.

À la même époque, l’idée de créer une école de navigation sous la direction du département de la Marine et des Pêcheries fait son chemin à Québec depuis le début des années 1870. Ouverte en 1877 à proximité de l’édifice du parlement, celle-ci dispense des cours pour obtenir un certificat de navigation au long cours jusqu’à la fin des années 1890. Entre 1877 et 1886, 25 navigateurs de L’Islet obtiennent un certificat de pilotage de cette école. Mentionnons le capitaine Cyprien Morin. Ayant fait entre autres ses premières armes sur le Swordish, à titre de second matelot, Morin survit au naufrage de ce navire le 30 novembre 1867. On y retrouve aussi le nom d’Onésime Bernier, qui avant de recevoir son certificat naviguait aux côtés de son cousin le célèbre capitaine Joseph-Elzéar Bernier. D’autres navigateurs de la région reçoivent un certificat de cette école. Mentionnons Ferdinand Ouellet de Rivière-Ouelle et Michel Gagnon de Saint-Jean-Port-Joli.