Les 10 M$ annoncés dans le dernier budget pour soutenir les travailleurs saisonniers n’aident en rien l’industrie, estiment les organismes de défense des chômeurs. Cela ne règle en rien la problématique du trou noir, croient-ils.
La Coalition sur l’assurance-emploi du Bas-Saint-Laurent voulait 24 semaines de prestation plutôt que 14 semaines pour les travailleurs saisonniers dans la région. Mais comme le taux de chômage est très bas (5,9%), les saisonniers doivent faire 700 heures pour recevoir 14 semaines, ce qui ne permet pas du tout de «faire le tour» entre deux saisons.
« L’inclusion de la région de Montmagny et des Etchemins dans les données du Bas-Saint-Laurent vient fausser les données du taux de chômage de notre région. » – Alain Lagacé
« Il est aussi anormal que le taux de chômage de notre région soit quasi identique à Ottawa ou Toronto », questionne Alain Lagacé, d’Action-Chômage Kamouraska. Un taux de chômage plus élevé permettrait de réduire le nombre d’heures travaillées pour se qualifier aux 14 semaines. « L’inclusion de la région de Montmagny et des Etchemins dans les données du Bas-Saint-Laurent vient fausser les données du taux de chômage de notre région », croit-il.
Pavage Francoeur de Saint-Jean-Port-Joli souffre particulièrement des impacts du taux de chômage à moins de 6 %. Leurs travailleurs perdent six à huit semaines de prestation en gros en 2017, estime Karine Francoeur. « La question est simple, est-ce que les compagnies saisonnières devraient avoir des mesures d’exception », demande-t-elle.
Dans le budget 2018, le gouvernement dit avoir reconnu l’importance de s’adresser aux difficultés et conditions de vie particulières auxquelles font face les familles et lesentreprises en contexte d’industrie saisonnière. En plus d’un fond d’urgence de 10 M$, il y a des montants substantiels, 230 millions de dollars d’argent neuf au cours des deux prochaines années, spécifiquement dédiés aux travailleurs de l’industrie saisonnière, qui ont été ajoutés. On indique aussi que l’argent ne servira pas qu’à former les travailleurs saisonniers pour qu’ils puissent se réinsérer dans d’autres milieux de travail, la main d’œuvre saisonnière est précieuse pour aider les entreprises à continuer à se développer.