La Fédération des producteurs acéricoles nuirait aux acériculteurs

Une récente publication de l’Institut économique de Montréal (IEDM) indique que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec (FPAQ) nuirait à ses producteurs et encouragerait ses concurrents. On constate qu’alors que les producteurs ont des surplus invendus, on note une augmentation des importations de sirop d’érable au Québec dont la quasi-totalité provient des États-Unis.

Le Québec perd du terrain depuis la mise en place des conditions de mise en marché et de production de la Fédération des producteurs acéricoles au début des années 2000. Selon Alexandre Moreau, qui signe cette analyse, la fédération s’acharne sur les producteurs pendant que ceux à l’extérieur de la province profitent de la stabilité des prix et d’un marché libre.

«Comble de l’ironie, ce sont souvent des producteurs qui ont quitté le Québec pour fuire les contraintes imposées par la fédération qui en profitent», remarque-t-il.

« Comble de l’ironie, ce sont souvent des producteurs qui ont quitté le Québec pour fuire les contraintes imposées par la fédération qui en profitent. » – Alexandre Moreau

La région du Bas-Saint-Laurent/Gaspésie compte 547 érablières qui ont produit 23,9 millions de livres de sirop d’érable en 2016, soit environ 16% de l’ensemble de la production québécoise. La région de Chaudière-Appalaches compte 3241 érablières qui ont produit 58,5 millions de livres de sirop d’érable en 2016, soit près de 40 % de l’ensemble de la production québécoise. C’est de loin la plus importante région acéricole québécoise.

Monsieur Moreau estime qu’il faut opérer des changements. «Il doit y avoir des réformes. L’idée n’est pas de démanteler la fédération, mais d’opérer des changements».

À titre d’exemple, il indique que la part de la production mondiale de sirop d’érable détenue par le Québec est passée de 82% en 2003 à 72% en 2017. Depuis l’introduction des contingents de production en 2004, le nombre d’entailles exploitées au Québec a augmenté de seulement 17 %, pendant qu’il doublait presque aux États-Unis. Les producteurs américains ont aussi doublé leurs exportations grâce au marché québécois depuis la mise en place du système, estime monsieur Moreau.

La Fédération des producteurs acéricoles du Québec a réagi vivement à cette sortie, accusant l’Institut de vouloir revenir en arrière. «Les règles sont toujours en ajustement», a dit Simon Trépanier, porte-parole. «Tout n’est pas parfait, mais il y a plusieurs lumières vertes.»

Ce dernier indique que les producteurs acéricoles du Québec importent du sirop américain pour l’inclure dans le leur, pour le vendre aux États-Unis qui préfèrent le sirop d’érable avec du contenu local américain. Quant aux chiffres, monsieur Trépanier déplore qu’on les «fasse parler» au niveau des pourcentages, ajoutant qu’il était normal que l’augmentation en pourcentage soit plus grande aux États-Unis, qui partent de plus loin que le Québec en terme d’entailles.