Alors que les villages du littoral de Kamouraska-L’Islet cherchent désespérément à rouvrir des épiceries-dépanneurs dans leur communauté, la Municipalité de Sainte-Louise dans L’Islet se distingue avec un concept fonctionnant sous le principe d’un organisme à but non-lucratif (OBNL). Deux ans après son lancement, le succès ne fait que se confirmer, sinon s’accentuer. (À lire également : Des communautés du littoral veulent ravoir un dépanneur).
Embauchée en 2013 à titre de directrice du développement de la Municipalité, Kim Cornelissen se rappelle très bien du climat qui régnait à Sainte-Louise à cette époque. « Le discours était morose. Les gens avaient l’impression que ce n’était plus possible de faire des affaires à Sainte-Louise. Les deux garages devaient êtres les seuls commerces restants », déclarait-elle.
Une partie de son mandat consistait notamment à ramener un dépanneur au sein de la communauté, après une aventure sous forme de coopérative qui avait échoué. « Avec les réorganisations des services de la Caisse Desjardins, il y avait une possibilité qui s’ouvrait à nous pour y aménager notre épicerie-dépanneur. On est parti de ça et une comité s’est formé », d’ajouter la directrice du développement.
« Avec les réorganisations des services de la Caisse Desjardins, il y avait une possibilité qui s’ouvrait à nous pour y aménager notre épicerie-dépanneur. On est parti de ça et un comité s’est formé. » – Kim Cornelissen
Beau succès
Néophytes dans le domaine, la tâche n’a pas été de tout repos pour les membres du comité qui sont partis de zéro et qui ont décidé de se constituer sous forme d’OBNL. Néanmoins, la volonté étant au rendez-vous, le Dépanneur Aux Caissons a pu débuter ses opérations il y a deux ans, jour pour jour. Depuis, la clientèle est au rendez-vous et l’entreprise emploie désormais cinq personnes, dont une à temps plein. « Ça n’a pas été facile au début, car il a fallu que les gens développent le réflexe de venir compléter leur marché au dépanneur, plutôt que tout acheter dans les épiceries de La Pocatière, s’ils désiraient qu’on reste ouvert », d’indiquer le président de l’OBNL, M. Alain Robichaud.
Depuis son inauguration, le dépanneur a également vu ses heures d’ouverture être allongées, signe d’une bonne vitalité financière. « La formule d’un OBNL, c’est probablement la type de fon
ctionnement idéal pour un village de moins de 1000 habitants. On ne recherche pas la rentabilité maximale, contrairement à un privé. Au b
esoin, les activités de financements organisées assurent une pérennité au dépanneur, en plus de favoriser une belle cohésion sociale », de compléter Kim Cor
nelissen.
Nouveau nom
Le 16 mars dernier, un 5 à 7 soulignait les deux ans d’ouverture du dépanneur. Un nouveau logo, un nouveau nom et un nouveau slogan pour l’établissement ont été présentés au
x gens qui s’étaient réunis nombreux pour cette étape anniversaire. Désormais, l’OBNL portera le nom de Marché aux Caissons. Sa mission : « On s’engage à vous servir. Autrement. »
L’utilisation du terme marché, plutôt que dépanneur, correspond davantage aux aspirations de l’OBNL, qui offre un bel équilibre entre produits locaux et biologiques et les produits de base du quotidien. Les lignes du nouveau logo, quant à elles, évoquent le carrefour que représente le Marché, lieu de rencontres populaires et d’accès aux produits du terroir.