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Démolition de la Villa Saint-Jean : le diocèse et la Ville réagissent

Le diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière est insensible aux revendications de l’organisme Action Patrimoine qui demande à la Ville de La Pocatière de revoir son règlement en matière de démolition d’immeubles afin d’éviter que la Villa Saint-Jean ne passe sous le pic des démolisseurs. (À lire également : Action Patrimoine s’oppose à la démolition de la Villa Saint-Jean).

C’est par la voix de son économe diocésain, M. Yvan Thériault, que le Diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière a réagi face à la position de l’organisation Action Patrimoine. « Pour nous, une bâtisse qui date de 1956, ça ne fait pas partie du patrimoine, même si elle a été construite par des architectes célèbres », a-t-il indiqué.

Il en va de même pour la Cathédrale ou l’Évêché selon lui, bâtiments construits respectivement en 1960 et 1970 et pour lesquels le Diocèse ne serait pas éligible à des subventions selon M. Thériault, mais qu’Action Patrimoine estime qu’ils mériteraient d’être protégés par le règlement sur la démolition d’immeubles de la Ville de La Pocatière.

« Pour nous, une bâtisse qui date de 1956, ça ne fait pas partie du patrimoine, même si elle a été construite par des architectes célèbres. » – Yvan Thériault

Bâtiment endommagé

Dans le cas de la Villa Saint-Jean, Yvan Thériault rappelait également que le bâtiment était en vente depuis 2010 et qu’il s’était grandement détérioré durant l’hiver 2015-2016 faute de chauffage à l’intérieur. « Un autre élément qui a compliqué la vente de la Villa, durant toutes ces années, c’est le fait qu’on peut apporter très peu de modifications à sa configuration intérieure », ajoutait-il.

Toutefois, pour Alexandre Petitpas d’Action Patrimoine, ces arguments ne viennent en rien justifier la future démolition de l’édifice. « Quelqu’un qui a de la volonté, avec un bon architecte, il y a toujours des possibilités de reconversion », a-t-il mentionné.

Réaction de la Ville

Interpellé directement par la missive d’Action Patrimoine, le directeur des Services techniques à la Ville de La Pocatière, M. Jacques Desjardins, mentionnait que les élus doivent prendre connaissance de cette dernière en comité plénier. Il ajoutait qu’il est trop tôt pour le moment pour savoir si la Ville apportera une modification à son règlement anti-démolition, qui jusqu’à maintenant concerne les bâtiments datant d’avant 1951. « Étendre le règlement sur une plus longue période de temps implique de protéger d’autres bâtiments qui n’ont pas nécessairement de valeurs patrimoniales, car le règlement ne touche pas de bâtiments précis », de préciser M. Desjardins.

Il rappelait qu’une tentative de réglementation plus ciblée avait été proposée il y a quelques années, mais qu’elle avait avorté suite à l’opposition des propriétaires des bâtiments concernés. La réglementation actuelle avait alors été pondue en guise de compromis. Toutefois, il précisait que le règlement proprement dit n’assure pas que les bâtiments d’avant 1951 ne pourront jamais être démolis, mais seulement que la demande doit être étudiée par le comité d’urbanisme et avoir l’assentiment des citoyens avant d’obtenir le feu vert. D’ailleurs, Jacques Desjardins nous confirmait qu’aucun bâtiment visé par ce règlement n’a pu éviter la démolition ces dernières années, après être passé par l’étape d’étude et de consultation publique.