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Saint-Roch-des-Aulnaies : Discorde autour de la relocalisation de la bibliothèque municipale

Rien ne va plus à Saint-Roch-des-Aulnaies dans le dossier de relocalisation de la bibliothèque municipale. Un groupe d’anciens bénévoles reproche au conseil et au maire d’aller à l’encontre de la volonté populaire en privilégiant l’édifice municipal actuel plutôt que l’ancienne maison funéraire voisine de l’église, comme il était initialement prévu.

Selon le maire, André Simard, ce qui motive cette décision est la fin de la présence de Desjardins qui a fermé son point de service au sein du village, le 5 mars dernier. Dans la foulée de cette fermeture, la coopérative a proposé l’ancien bâtiment de la Caisse à la Municipalité qui y voit une opportunité d’y aménager son bureau municipal. « L’édifice est compatible avec l’activité publique de la mairie. Leur offre est de nous céder le bâtiment pour 25 000 $ et de nous offrir une aide financière à l’installation de 15 000 $. Au final, le bâtiment nous revient à 10 000 $, il est en excellente condition et la Caisse nous le finance sur cinq ans sans intérêt », d’expliquer André Simard.

Ce projet libère donc l’édifice municipal actuel, situé sur la route de l’Église, que les élus désirent réutiliser pour y aménager la bibliothèque municipale.

Projet déjà en route

Toutefois, cette décision ne fait le bonheur d’anciens bénévoles de la bibliothèque qui ont démissionné récemment et qui avaient travaillé, avec l’assentiment des anciens élus, à un autre projet au cœur du village. En fait, ils trouvent plus inaccessible et moins visible l’édifice municipal actuel, situé à environ un demi-kilomètre de l’église (cœur du village) et à près d’un kilomètre de l’école, comparativement l’ancienne maison funéraire. Selon eux, leur projet contribuait à la densification du noyau villageois et avait l’assentiment de l’école primaire et du Réseau Biblio. Toutefois, après vérification auprès de la Commission scolaire, celle-ci a mentionné que l’école de la Marée-Montante n’appuyait aucun projet et qu’elle travaillait à développer une bibliothèque scolaire entre ses murs. Du côté du Réseau Biblio, on mentionne qu’on préfère rester neutre dans le débat et que l’argument de l’accessibilité n’a plus le même poids à partir du moment que l’école primaire ne donne pas son appui au projet des bénévoles, ce que le Réseau ignorait.

Néanmoins, ces mêmes bénévoles rappellent que le projet était particulièrement avancé. « On était pratiquement rendu à mettre la peinture sur les murs », d’indiquer Roger Pradet. Ce qui n’est pas totalement faux, car un bail de location d’une durée de cinq ans avec option d’achat de l’édifice avait été signé par la Municipalité, dans les jours précédents l’élection du 5 novembre, mais dont la résolution l’autorisant remontait à la séance du conseil municipal du 5 juin 2017. Des travaux étaient sur le point d’être réalisés en novembre, mais le maire André Simard dit y avoir mis un frein, principalement pour des raisons financières. L’estimation totale du projet, selon lui, tourne autour de 80 000 $, dont une partie serait payée par la location durant cinq ans. Ce montant ne comprendrait toutefois pas les travaux de rénovation à apporter au bâtiment.

Résignés?

Dans le contexte actuel, le maire André Simard estime que le projet dans l’ancienne maison funéraire est tout simplement injustifié, d’autant plus que la Municipalité dispose déjà d’espaces à moindre coût. C’est pourquoi il compte aller de l’avant avec le nouveau projet de relocalisation, avec l’appui du conseil municipal, ce qui implique la résiliation du bail signé avec la Fabrique de Saint-Roch-des-Aulnaies, propriétaire de l’ancienne maison funéraire.

Même s’ils voient bien que la Municipalité n’a pas le désir de revenir en arrière, les anciens bénévoles demeurent déterminés à se faire entendre, détruisant au passage l’argument financier de la Municipalité. « Ça ne tient pas la route. Une bibliothèque n’est pas une dépense, mais un investissement », de conclure Rosalie Toussaint, citant au passage des projets réalisés dans d’autres municipalités de tailles comparables à Saint-Roch-des-Aulnaies et dont les coûts étaient dans certains cas quatre fois plus élevés.