Nostalgique, mais surtout rempli d’espoir. Voici l’amalgame des sentiments contradictoires qui m’habitent suite à la décision de la MRC de Kamouraska et de la municipalité de Saint-Pacôme de ne pas poursuivre le projet de relance de la Station Plein air, affectueusement appelée Côte-des-Chats.
En fait, la Côte-des-Chats, pour moi, c’est l’ancienne pente située à l’arrière du HLM actuel. Elle nous aura permis, à toute une génération d’amateurs de plein air, tels les Théberge, les Gendron, les Pelletier, les Bérubé, les Dubé et combien d’autres, de construire de nos mains ce qui allait devenir un grand terrain de jeu à ciel ouvert.
Pendant près de 60 ans, cet endroit mythique de la région aura été parfois casse-cou, parfois complètement fou, parfois sous respirateur artificiel; mais surtout, ce fut un laboratoire humain de solidarité, d’entraide, de fraternité et de joie immense dans le cœur de tous les utilisateurs, tous âges confondus.
Qui ne se souvient pas des 24 heures de ski pour lesquels un certain Denis Laboissonnière a investi des milliers d’heures? Il les a organisés pendant de nombreuses années, au profit du Club de compétition, entouré d’une centaine de bénévoles. Qui ne souvient pas des corvées estivales pour assurer la survie de la Station l’hiver suivant et de tous les projets qui ont été mis en place au fil des ans pour sa continuité, et ce, jusqu’à tout récemment?
Je ne parlerai pas des joies que l’hiver nous procurait, nous les utilisateurs de la Station. Je ne parlerai pas non plus des heures de plaisir durant lesquelles nous avons fait du bénévolat en gang et du proverbe : « qui a affronté la Croix pour la première fois, peut skier partout dans le monde ». Non, je ne vous parlerai pas de tous ces merveilleux souvenirs de cet endroit, mais bien de l’avenir de celui-ci.
Je comprends très bien les décisions actuelles des acteurs politiques. Ce que je souhaiterais par contre, c’est que nous ne jetions pas le bébé avec l’eau du bain. Il m’est concevable que la situation financière de la municipalité ne permette pas à celle-ci d’assumer seule un projet d’une telle envergure. Il est réaliste que la MRC ait d’autres priorités actuellement, ce qui est tout à fait compréhensible. La montagne, elle, reste une richesse qui fera toujours partie intégrante de notre paysage.
De quoi parle-t-on vraiment? Des équipements? Du chalet? De la surfaceuse? Des canons à neige? De l’éclairage des pistes? Ce dont il est question, c’est un projet d’environ 3 millions de dollars en infrastructures qui, s’il y a volonté du milieu, pourrait très bien se réaliser dans un futur éventuel. Ce qu’il faut saisir, ce sont des opportunités… qui parfois se présentent d’elles-mêmes ou encore sont provoquées.
Si notre région est à court d’idées innovantes pour favoriser le développement de notre milieu, je considérerai alors que c’est le début de la fin. Collectivement, nous pouvons réaliser de grandes choses. Conjointement, nous nous devons de voir le futur de notre région par notre attractivité, notre sens de l’accueil, notre pouvoir de rétention et notre sens de l’audace!
Ne perdons jamais de vue qui nous sommes, ce que nous voulons devenir et n’ayons pas peur des défis auxquels nous sommes confrontés.
Nous avons de l’avenir quoiqu’il arrive. Pour ma part, en tant qu’ancien administrateur bénévole, ancien maire de La Pocatière, ancien utilisateur, ancien entraîneur de compétition, ancien président du Club de compétition, de père, de grand-père et un jour arrière-grand-père, mais surtout de député fédéral du moment, je ne laisserai jamais tomber la serviette pour ce projet rassembleur de la Station, animé d’un désir de réussite et d’accomplissement, particulièrement pour nos jeunes!
Puisse ce cri du cœur accompagner une vision nouvelle envers cette infrastructure supralocale, qui dans un passé pas si lointain, faisait le plaisir des petits et grands.
Soyons positifs, il y aura toujours des opportunités!
Bernard Généreux, résident de La Pocatière et ancien utilisateur de la Station Plein Air