Notre-Dame-du-Portage pourrait bien être l’un des premiers endroits au Québec où l’on se refait une santé. À partir des années 1750, tant en Angleterre qu’en France, la pratique des bains de mer commence à être reconnue pour ses bienfaits sur le corps. Mais qu’en est-il sur la Côte-du-Sud ?
Yves Hébert
Bien avant l’implantation des hôtels de villégiature et des résidences d’été, les familles aisées de Montréal et de Québec viennent se détendre dans les petits villages riverains au fleuve Saint-Laurent particulièrement à Kamouraska, Cacouna et Notre-Dame-du-Portage. En 1801, un médecin de Montréal conseille à Juliana Fraser, la fille du seigneur Malcolm Fraser, d’aller prendre des bains d’eau de mer à Rivière-des-Caps pour réduire l’inflammation de ses pieds.
Ce n’est peut-être pas un hasard si le lieu-dit Rivière-des-Caps accueille la première auberge de Notre-Dame-du-Portage. George Head (1782-1855), un officier au service du roi, a laissé un beau témoignage de l’hospitalité qu’il a reçue de la tenancière de cet établissement lors de son passage en 1815. L’arpenteur Joseph Bouchette raconte que cette auberge est exploitée par une dame Perron en 1832.
À Notre-Dame-du-Portage, la villégiature connaît une belle croissance à partir de 1875. Cette année-là, le boucher Ernest Labbé ouvre un premier hôtel qui plus tard prend les noms Hotel Beaurivage et L’Auberge sur Mer. À la fin des années 1880, on compte trois établissements pour accueillir les visiteurs au Portage, dont celui de Georges Grondin et l’Hôtel des touristes exploité par une dame Michaud. L’Hôtel Dionne s’ajoute également dans les années suivantes.
Au début des années 1900, trois hôtels importants sont gérés par la famille Boucher. Stanislas ouvre en 1916 l’Hôtel de la Plage qui est la proie des flammes en 2009. Le Portage Inn devient la propriété de Pierre. C’est lui qui fait construire l’hôtel Boucher. La famille Dickner fait également construire un complexe hôtelier ainsi que les Léveillé. Bref au début des années 1940, une dizaine d’établissements accueillent les visiteurs et les villégiateurs.