Un été sec de trop pour les agriculteurs

L’été est particulièrement sec dans plusieurs régions du Québec. Dans Kamouraska-L’Islet, il s’agit du deuxième d’affilé, presque du jamais vu. À la Ferme Lizovais, ferme laitière située à cheval entre La Pocatière et Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Pascal Hudon craint déjà que sa saison ne soit complètement gâchée.

Pascal Hudon est copropriétaire de la Ferme Lizovais avec son père, Gervais Hudon. Âgé de 32 ans, il ne se rappelle pas la dernière fois qu’il a vu deux étés d’affilés aussi secs dans la région, depuis qu’il a quitté les bancs de l’ITA Campus de La Pocatière. Même chose pour son père, en agriculture depuis plus de 40 ans. « Déjà l’an dernier, c’était particulier, mais au moins on avait la rosée du matin. Cette année, on a rien de ça. C’est catastrophique », s’exclame-t-il.

De plus, comme il le rappelle, la situation est loin d’être rose dans le domaine agricole par les temps qui courent. « Le prix de la viande et du lait n’ont jamais été aussi bas. On n’a pas besoin d’enregistrer des pertes supplémentaires à cause d’une météo qui n’est pas clémente », confie-t-il.

« Déjà l’an dernier, c’était particulier, mais au moins on avait la rosée du matin. Cette année, on a rien de ça. C’est catastrophique. » – Pascal Hudon

Printemps froid, été chaud et sec

Cette météo défavorable, elle est installée depuis le début du printemps selon Pascal Hudon. Le froid du mois de mai n’a pas aidé à la pousse du foin, ce qui a nui à la première coupe de juin. Par la suite, la chaleur et le temps sec se sont installés à partir de la mi-juin, de telle sorte que Pascal doit repousser la deuxième coupe. « Il faudrait que je la fasse là, mais j’ai environ le 1/3 d’une bonne récolte de poussé », mentionne-t-il.

Et pourtant, Pascal Hudon avoue s’en tirer pas si mal comparativement à d’autres producteurs de la région. « Je connais des gens dans le chemin Hudon et le 3e Rang à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, et même une amie à Mont-Carmel, pour qui la situation est bien pire que nous », a-t-il déploré.

Espoir

À défaut d’une bonne pluie, Pascal Hudon précise qu’une bonne récolte de maïs pourrait lui donner une bonne chance. L’an dernier, c’est ce qui l’a sauvé. Malheureusement, sa production de cette année ne s’annonce pas fameuse et il avoue avoir pas mal épuisé ses réserves. Bref, il croit qu’il n’aura pas d’autre choix que d’acheter du foin à l’extérieur. « Mais comme c’est sec à plusieurs endroits, la demande sera plus forte cette année et le prix va partir à la hausse, c’est sûr. »

Même s’il reconnaît être assuré pour ce genre de situation, Pascal Hudon mentionne que la ferme devra tout de même assumer les coûts reliés aux pertes financières rattachées à cette situation, le temps que le premier chèque arrive. « L’an dernier, notre premier dédommagement, on l’a reçu en décembre, mais c’est en été quand j’avais besoin de cet argent-là. »

En attendant, Pascal Hudon espère que le gouvernement apportera une aide financière aux producteurs agricoles touchés par la sècheresse de cette année et qu’elle sera à la hauteur de la réalité de cette année. « Parce que si c’est le même montant que l’an passé, ça ne sera pas suffisant », concluait-il.