Le spectacle d’une église qui s’embrase un jour de pluie ne laisse personne indifférent. Un tel événement secoue une communauté qui compte sur ce lieu de culte pour assurer la tenue des offices religieux et de rencontres sociales. Les habitants de Sainte-Anne-de-la-Pocatière en savent quelque chose.
Yves Hébert
Le 2 avril 1948, c’est la catastrophe. La sixième église de cette paroisse est incendiée. En ouvrant les portes de l’église pour faire sortir le cortège, un coup de vent fit
décrocher des banderoles noires qui s’enflammèrent au contact des lampions dans
le chœur. Comme le bois domine à l’intérieur, il ne faut pas beaucoup de temps pour que le brasier s’étende rapidement. En deux heures à peine, les deux clochers s’effondrent. L’église de Sainte-Anne avait été construite en 1918 à la suite de l’incendie de la précédente en 1917.
Dans les semaines suivantes, les célébrations religieuses se tiennent au collège de Sainte-Anne. L’architecte Henri S. Labelle propose d’ériger de nouveaux murs, mais en raison d’un investissement énorme à prévoir, l’évêque préfère la mise en place d’un sous bassement au lieu d’un nouveau temple.
Les murs sont démolis en juin 1948 et les travaux de construction de ce que l’on appelait la crypte sont réalisés par l’entrepreneur Laurent Giroux de Saint-Casimir en avril 1949. Le bâtiment est donc achevé un an plus tard.
À la suite de la création du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière en 1951, il fallait se doter d’une cathédrale. Celle-ci sera érigée en 1970 selon les plans des architectes Lagacé et Massicotte de Rivière-du-Loup. Avec ses 960 bancs aujourd’hui, la cathédrale de Sainte-Anne-de-la-Pocatière compte plusieurs œuvres d’art. Entre autres une verrière de Michelle-Tremblay Guillot et un chemin de croix réalisé par Médard Bourgault provenant de l’école d’agriculture. Plusieurs œuvres des sculpteurs Benoi Deschênes et Jean-Julien Bourgault s’y retrouvent également.