Kamouraska : Deux piscines d’eau potable rejetées dans la nature tous les jours

La Municipalité de Kamouraska dénonce la lenteur bureaucratique du ministère de l’Environnement qui tarde à délivrer le certificat d’autorisation nécessaire à la construction de leur usine d’eau potable. Pendant ce temps, l’équivalent de deux piscines en eau de 18’ est rejetée dans la nature tous les jours à l’endroit même où l’usine doit être construite.

Ce gaspillage est inacceptable pour le maire de Kamouraska, Gilles A. Michaud, qui a tenu à dénoncer cette situation lundi matin. « L’eau coule comme ça depuis 2011 », déclarait-il en point de presse.

À l’origine, l’eau coulant de ce puits d’alimentation devait être pompée vers l’usine de traitement des eaux actuelle afin de régler un problème de THM trop élevé dans le réseau d’aqueduc de la Municipalité. Entre temps, le projet a évolué vers la construction d’une nouvelle usine et un prolongement du réseau d’aqueduc afin de brancher une quinzaine de résidences de la route de Kamouraska dont les puits artésiens fournissent une eau impropre à la consommation.

Le temps de convaincre le ministère des Affaires municipales (MAMOT) de la nécessité de bonifier le projet de départ, près de sept ans et 21 millions de litres d’eau potable par année se sont écoulés à Kamouraska. « On s’est questionné si on ne devait pas fermer le puits, mais notre géologue dans le dossier nous a conseillé de le laisser couler », d’indiquer Gilles A. Michaud.

Attente

Maintenant que tout est en règle auprès du MAMOT, la Municipalité doit attendre son certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour que les travaux puissent commencer. « Il est trop tard pour cette année. Ils n’ont pas les ressources nécessaires au Ministère pour répondre à leurs ambitions actuellement », de déclarer Gilles A. Michaud.

En pleine campagne électorale, le maire de Kamouraska ajoute avoir sensibilisé tous les candidats actuels dans Côte-du-Sud lors de rencontres organisées avec les autres maires à la MRC. « Ils s’engagent tous à régler le problème, mais vont-ils réellement pouvoir faire quelque chose », questionne-t-il? « Le MAMOT et le ministère de l’Environnement ne pourraient pas mieux s’arrimer quand vient le temps de traiter ce genre de dossier », ajoute-t-il.

Pour Mme Denise Bérubé, propriétaire d’une des résidences de la route de Kamouraska devant être reliée au futur réseau d’aqueduc, ces délais sont tout simplement déraisonnables. « Ça fait 15 ans qu’on doit faire preuve d’imagination pour s’approvisionner en eau. Il y en a eu des gouvernements qui sont passés qui auraient pu régler le problème. Me semble que ça ne doit pas être si compliqué que ça de peser sur le bouton. »