Des histoires de pêche sur la Côte-du-Sud et dans le Bas-Saint-Laurent, il y en a beaucoup. Jusque dans les années 1940, les habitants installaient des filets et des cages à marée basse pour prendre l’anguille, mais aussi l’éperlan, le hareng et la sardine.
Yves Hébert
Devant Saint-André, comme à Rivière-Ouelle, la pêche a longtemps représenté une source de revenus complémentaire à l’agriculture.
Dans ses mémoires, Jos Phydime Michaud raconte qu’il y avait une pêche importante de marsouins (bélugas) dans l’anse de Saint-André. À Rivière-Ouelle, cette pêche était parfois miraculeuse. La pêche à l’anguille était également importante sur t16oute la côte.
Au XIXe siècle, les sardines abondent dans l’estuaire du Saint-Laurent. Afin de profiter de cette manne, l’épicier grossiste de Québec Jean-Baptiste Letellier implante une sardinière à Saint-André en 1892. Le 7 avril, il demande une exemption de taxes municipales pour l’implantation d’une usine de conserves de sardines qui sera connue sous le nom d’Union sardinière du Saint-Laurent.
L’entreprise connaît un certain succès dans les années suivantes. En 1893, le gouvernement du Canada lui accorde une exemption de frais de douanes pour l’importation d’une huile d’olive provenant de Bari en Italie, là où se trouve l’une des plus grandes concentrations d’oliviers au monde. Participant à l’exposition colombienne en 1893 à Chicago et à l’exposition agricole de Québec en 1894, l’Union sardinière du Saint-Laurent se fait remarquer pour la qualité de ses produits. Elle s’oriente même dans la « mise en bouteilles et en canistres d’huile d’olive vierge de Bari. » Jean-Baptiste Letellier la distribue aux épiciers de Québec et de Lévis à partir de son dépôt rue Saint-Paul. Sur le marché la grande bouteille est vendue 65 sous et la canistre d’un gallon, 3.25 $. Cette étonnante entreprise de Saint-André fermera ses portes en 1897.