Lors d’une conférence de presse conjointe tenue avec le député fédéral de Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques, M. Guy Caron, le président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, M. Gabriel Belzile, a demandé au gouvernement canadien d’indemniser tous les producteurs de lait proportionnellement aux pertes de marchés et de revenus qu’ils subiront en raison de l’Accord économique commercial global (AECG) avec l’Union Européenne, du Partenariat Transpacifique Global et Progressiste (PTPGP) de même qu’avec le récent Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC).
Ces accords commerciaux priveront à perpétuité les producteurs de lait canadiens d’un marché équivalant à 8,4 % de leur production actuelle et leur feront perdre quelque 450 millions de dollars de revenus annuels de ventes de lait associés à ce marché. À l’échelle régionale, les pertes de revenus annuels en raison des trois accords sont évaluées à près de 23 millions de dollars.
« Dans le cadre de l’AEUMC, les productions sous gestion de l’offre, particulièrement la production laitière, ont été sacrifiées pour permettre au Canada de sauver le secteur de l’automobile. Les producteurs n’ont pas à faire les frais de cette décision politique. Le premier ministre du Canada de même que sa ministre des affaires se sont engagés, peu de temps après la conclusion de l’entente, à compenser de manière juste et entière les producteurs. Nous nous attendons à ce que le gouvernement respecte sa promesse par l’entremise d’un programme de compensation qui devra être élaboré en collaboration avec les représentants des producteurs et non pas en vase clos comme nous y a malheureusement trop souvent habitués le gouvernement », dit M. Gabriel Belzile.
D’ailleurs, une motion unanime a été adoptée par la Chambre des communes, le 5 octobre dernier, demandant au gouvernement de mettre en place un programme qui compense financièrement les producteurs sous gestion de l’offre pour l’intégralité des pertes qu’ils subissent et qui sont causées par les nombreuses brèches à la gestion de l’offre contenues dans l’AECG, le PTPGP et l’AEUMC avant de demander aux parlementaires de se prononcer sur l’AEUMC. « Avec une telle motion, le Gouvernement a reçu le mandat de la Chambre des communes d’agir dans les meilleurs délais pour compenser les producteurs », d’ajouter M. Belzile.
Selon Guy Caron, « les producteurs ont été sacrifiés une troisième fois dans une entente commerciale. Les Libéraux ont beau dire qu’ils compenseront leurs pertes, ils ont floué les producteurs dans la compensation précédente résultant de l’accord avec l’Europe. Nous sommes solidaires de nos producteurs et n’accepterons pas de demi-mesures ».
Au cours des dernières semaines, les Producteurs de lait de partout au Canada ont constaté que les consommateurs s’inquiétaient de l’arrivée sur les marchés de produits laitiers étrangers. Ils se posent plusieurs questions en lien avec les normes environnementales, sanitaires et sociales qui prévalent dans les pays qui exporteront leurs produits au Canada. « Les consommateurs canadiens, à la suite de la conclusion de l’AEUMC, ont massivement exprimé leur volonté de connaître la provenance du lait et des ingrédients laitiers qu’ils consomment. Le gouvernement canadien doit permettre aux consommateurs de faire un choix éclairé en instaurant des règles d’étiquetage obligatoire de l’origine de tous les ingrédients laitiers vendus au détail », a ajouté Gabriel Belzile.
En plus des règles d’étiquetage claires, le gouvernement doit exiger une véritable réciprocité pour que les produits importés soient conformes aux normes canadiennes environnementales, sociales et sanitaires. « Les normes en vigueur au Canada ont été mises en place pour répondre aux exigences de nos concitoyens. Elles doivent également être appliquées aux produits importés pour s’assurer que les mêmes règles du jeu s’appliquent de part et d’autre de la frontière », a conclu M. Belzile.