Fermé depuis le 31 octobre dernier, le Domaine la Rose des Bois (anciennement Domaine des Oblats) aurait été négligé par l’exploitante qui l’opérait depuis janvier 2017, alors que l’ancien propriétaire assure qu’elle était responsable de l’entretien des lieux. Cet épisode noir s’ajoute au décès d’un résident, M. Georges Dionne, retrouver mort gelé devant la porte de la résidence en mars dernier.
Gestionnaire du Domaine des Oblats jusqu’au 31 décembre 2016, Raymond Dumais était demeuré propriétaire du bâtiment jusqu’à tout récemment. Depuis le 1er janvier 2017, celui-ci était loué à une exploitante qui l’opérait sous le nom du Domaine de la Rose des Bois.
Comme le reconnaît Raymond Dumais, rien dans le bail de cinq ans qui le liait à l’exploitante ne faisait mention qu’elle devait faire l’entretien du bâtiment. Toutefois, il stipule qu’une contre-lettre sur laquelle elle aurait apposé sa signature et dont il a toujours copie précise que l’entretien relèverait de sa responsabilité. Toutefois, aucun entretien digne de ce nom n’aurait été fait en deux ans, selon ses dires.
Dans son rapport sur la mort de M. Georges Dionne, la coroner Renée Roussel qualifie le bâtiment de vétuste. De son côté, le Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière a émis un rapport accompagné de suggestions afin de rendre « conforme » le bâtiment. Dès qu’il lui a été remis, Raymond Dumais mentionne avoir apporté tous les correctifs « urgents » pointés par les pompiers, même si cela n’était plus de sa responsabilité, selon lui. « J’ai tout fait en deux jours, pour la sécurité des résidents, mais l’exploitante n’a rien fait en ce qui a trait aux autres recommandations comme les gicleurs, les hottes de cuisine et les descentes d’escalier », a-t-il précisé.
Selon M. Dumais et une ancienne employée, Brigitte Landry, la résidence était également sujette aux infiltrations d’eau. Certaines seraient survenues notamment dans la cuisine, ce qui aurait occasionné des problèmes entre l’exploitante et le MAPAQ, ainsi que dans une pièce du deuxième étage à proximité de la chapelle. Dans les deux cas, Raymond Dumais mentionne qu’elle aurait tenté de régler le problème par du « patchage » plus ou moins efficace.
Ailleurs dans la résidence, Raymond Dumais rapporte que la malpropreté et l’insalubrité n’étaient pas rares. Il dit même avoir dénoncé la chose auprès du commissaire aux plaintes, mais sans succès. Une vérification auprès du CISSS du Bas-Saint-Laurent nous a effectivement permis de valider qu’une plainte a déjà été formulée cet été contre la résidence et qu’elle n’avait pas été retenue. Cependant, il nous a été impossible de connaître les motifs de la plainte en question. « Quand j’avais fait l’acquisition du bâtiment, à l’époque, j’avais fait des vérifications auprès du CSSS de Kamouraska afin de le rendre conforme pour accueillir une résidence de personnes âgées. Chaque année, je demandais aux pompiers quoi rénover pour demeurer “légal.” Il en restait encore à faire, mais le bâtiment était en meilleur état qu’il ne l’est aujourd’hui », de déplorer Raymond Dumais.
Vandalisme
De plus, suite à la fermeture de la résidence il y a un mois, l’exploitante aurait permis à d’anciens employés de continuer d’y habiter avec un enfant. Selon toute vraisemblance, ces derniers auraient quitté le bâtiment il y aurait près de deux semaines laissant les lieux dans un état lamentable. Toujours en deuil de son ancien lieu de travail, c’est en se rendant sur place afin de tourner la page de façon définitive que Brigitte Landry a découvert le fruit du vandalisme laissé par ses anciens collègues. « Par respect pour M. Dumais, j’ai fait le ménage du bâtiment avec une amie. Une soue à cochons c’était plus propre que ça », a-t-elle déclaré.