L’année 2018 a été fort occupée pour Moisson Kamouraska. Déménagement dans de nouveaux locaux, bilan faim à la hausse et mise en place d’un projet de soupe populaire hebdomadaire, l’organisme n’a pas chômé en cette année qui coïncide avec son 25e anniversaire.
En pleine opération de paniers de Noël, la directrice générale de Moisson Kamouraska, Mireille Lizotte, avoue être à bout de souffle. Le déménagement de son organisme sur la 5e Rue Rouleau à La Pocatière a été l’événement majeur de la dernière année. « C’était exigeant. Tellement, qu’on a oublié de fêter nos 25 ans et de faire notre ouverture officielle », s’est-elle exclamée.
Par contre, ces nouveaux locaux ne sont pas du luxe pour l’organisme qui voyait son bilan faim augmenté d’année en année, et qui par conséquent, recevait toujours de plus en plus de denrées alimentaires. Et la situation n’a pas changé en 2018. De plus en plus de personnes ont recours aux banques alimentaires pour de l’aide temporaire ou récurrente, dans les six MRC que Moisson Kamouraska dessert : Montmagny, L’Islet, Kamouraska, Rivière-du-Loup, Témiscouata, Les Basques. Un plus grand entrepôt s’imposait. « 23,2 % des personnes qu’on aide sont des travailleurs. 12 % sont des aînés. Notre clientèle n’est pas seulement les gens sur l’aide sociale », d’indiquer Mireille Lizotte.
Elle ajoute même que de plus en plus d’étudiants y ont recours. « Grosso modo, c’est près de 5000 personnes qu’on aide tous les mois dans les six MRC », a-t-elle précisé.
Guignolées
S’ajoute à cela les guignolées du temps des fêtes, auxquelles Moisson Kamouraska collabore, au Kamouraska seulement. L’an dernier à pareille date, Mireille Lizotte avouait que ces guignolées, qui ne sont pas organisées par Moisson Kamouraska, appauvrissaient son organisme. En effet, comme les denrées et l’argent amassés par les différents organismes du Kamouraska suffisent rarement à la confection des paniers, ceux-ci avaient pris l’habitude de se tourner vers Moisson pour les aider à combler ce déficit.
En osant dénoncer la situation, Mireille Lizotte reconnaît qu’elle s’est attiré quelques critiques. Toutefois, un an plus tard, elle estime que cet épisode a permis de sensibiliser les comités de bénévoles à la réalité de son organisme qui alimente une clientèle régulière, à l’année. « Cette année, on est associé à trois guignolées du Kamouraska et c’est possible qu’on participe à deux de plus. Les bénévoles s’occupent d’amasser l’argent et les denrées et ils nous confient la confection des paniers. Il y a encore de la concertation à faire pour améliorer l’arrimage à l’échelle de la MRC, mais c’est un bon début », de se réjouir la directrice.
Soupe populaire
Parmi les autres projets positifs de 2018, Mireille Lizotte souligne la mise en place d’une soupe populaire, tous les mardis de 11 h 30 à 13 h. Concocté par des bénévoles, ce repas nourrit une trentaine de personnes par semaine depuis plus d’un mois. Il permet à Moisson Kamouraska de maximiser la transformation de ses denrées et de briser l’isolement chez sa clientèle dite plus « vulnérable. »
Ouverte à tous et servie gratuitement, cette soupe populaire a été investie, récemment, par les membres de l’association étudiante du Cégep de La Pocatière qui ont choisi de s’y rendre afin de donner l’exemple aux autres étudiants. « Les fins de session sont parfois difficiles financièrement pour les étudiants. En participant à cette soupe populaire, on veut envoyer le message qu’il est possible pour eux de continuer à manger sainement et gratuitement dans la région. Les services communautaires offerts hors Cégep s’adressent également à eux et ils doivent avoir le réflexe d’y avoir recours, au besoin », de résumer Alexandre-Xavier Montbleau, secrétaire général de l’Association étudiante.