Un véritable feu roulant. Voilà comment Marie-Eve Proulx a qualifié les premiers jours de son entrée en fonction à titre de députée de Côte-du-Sud, mais également comme ministre déléguée au Développement économique régionale et ministre responsable des régions de la Chaudière-Appalaches, du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Deux mois et demi après son élection, la députée-ministre estime que son équipe et elle sont pleinement fonctionnelles pour travailler aux enjeux de la circonscription.
Le Placoteux (LP) : Comment s’est déroulée votre entrée en poste depuis le 1er octobre dernier?
Marie-Eve Proulx (M-EP) : Ç’a été un vrai tourbillon, mais je me sens à ma place. Je n’ai pas l’impression de travailler, car je considère être au service des gens et c’est ce que je voulais. Mon équipe est déjà à pied d’œuvre depuis quelques semaines et on finalise notre installation dans nos bureaux régionaux. À Saint-Pascal, tout est déjà en place. À Montmagny, nous sommes encore dans les boîtes, mais on est fonctionnel malgré tout. Tout se passe rondement. On doit également ouvrir un bureau à Saint-Perpétue au début de la prochaine année où on prévoit une présence minimale d’une journée par semaine. C’était un désir que j’avais d’avoir une présence accrue dans la MRC de L’Islet.
LP : En campagne électorale, vous vous êtes engagée à vous attarder à la diminution des services à l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima. On apprenait cette semaine que dans le cadre du projet Optilab, d’autres analyses de laboratoire ne seront plus faites à La Pocatière. Y’a-t-il des avancées qui ont été faites depuis votre entrée en poste pour améliorer l’accessibilité aux soins au Kamouraska?
M-EP : J’ai rencontré les gens du CISSS du Bas-Saint-Laurent au début de mon mandat, mais pas précisément au sujet des analyses de laboratoire. Malgré tout, ce que nous savons concernant Optilab, c’est qu’il y aura environ 20 000 tests sur 240 000 qui seront effectués désormais à Rivière-du-Loup et Rimouski. Ce n’est pas une majorité et nous sommes toujours en évaluation du côté du ministère de la Santé à savoir qu’est-ce qui est le plus optimal de faire.
LP : Mais en campagne électorale, vous parliez quand même de décentraliser certaines prises de décision, sans toucher aux structures des CISSS. Qu’en est-il aujourd’hui?
M-EP : J’ai parlé dernièrement avec ma collègue de la Santé et on va mettre en œuvre les engagements que nous avons pris pour La Pocatière en campagne électorale. Dès janvier prochain, nous voulons enclencher les réflexions avec le milieu en ce qui a trait à la gestion des ressources humaines et de la gestion des ressources organisationnelles.
LP : Alors que l’attribution du contrat de renouvellement des wagons du corridor Québec-Windsor de VIA Rail à Siemens n’était encore qu’une rumeur, votre gouvernement faisait des représentations au niveau fédéral pour qu’un minimum de contenu local soit exigé, ce qui aurait pu favoriser Bombardier. Maintenant que la nouvelle a été officialisée, quelles sont vos réactions?
M-EP : On est très très déçu. Même si ça demeure un dossier fédéral, on trouve dommage qu’on n’ait pas exigé de contenu local dans cet appel d’offres. Siemens parle d’utiliser du contenu canadien dans une proportion de 20 %, donc on peut penser qu’il pourrait y avoir des retombées pour des entreprises de la région qui travaillent habituellement en sous-traitance pour Bombardier. Mais on parle tout de même d’un contrat de 1 MM $ qui a échappé à l’usine de La Pocatière. Bientôt, nous allons faire des annonces dans la région pour essayer de trouver des solutions à des situations comme celle-là afin de conserver et de maintenir l’expertise et les emplois chez nous.
LP : La date limite pour l’enregistrement des armes à feu sans restriction est prévue pour le 29 janvier 2019. En région, la grogne est forte chez les chasseurs en lien avec ce nouveau registre provincial. Quelle est la position du gouvernement sur le sujet?
M-EP : On dot maintenir la date d’enregistrement, mais on veut tout de même faire preuve de souplesse. Les chasseurs sont des gens très prudents qui ont la sécurité d’autrui à cœur. Depuis mon élection, je reçois des courriels tous les jours à ce sujet de la part de personnes qui désirent qu’on mette fin au registre. Avec cette loi, le précédent gouvernement a décidé de mettre tout le monde dans le même panier et de ne pas moduler. Ça me préoccupe énormément, mais on doit continuer. C’est la loi et elle a été endossée par l’ensemble des parlementaires.
LP : Votre parti et vous vous êtes positionnés très tôt en faveur d’un troisième lien routier à l’est de Québec et Lévis. Dans la région, l’enjeu semble faire l’unanimité auprès d’une majorité d’intervenants, mais quelques voix s’élèvent et démontrent de la résistance. En quoi le 3e lien sera-t-il bon pour Côte-du-Sud?
M-EP : C’est une grosse opportunité pour le développement économique de l’Est-du-Québec et de la Côte-Nord. Les questions environnementales sont légitimes et oui il faut regarder pour développer le transport en commun, mais dans nos régions, c’est complexe à faire, voir irréaliste. Actuellement, les transporteurs de l’Est perdent temps et argent dans l’engorgement de Québec. C’est un élément qui va venir dynamiser nos régions et qui agira comme élément attractif pour l’Est. En attirant plus de gens ici, on pourra réfléchir à développer nos infrastructures en conséquence.