Bombardier Transport ne ferme pas la porte à d’autres contrats majeurs pour son usine de La Pocatière, mais en attendant, elle entend principalement faire appel à l’expertise de ses travailleurs sur des contrats remportés à l’étranger. Ce message a été communiqué en personne par le président et chef de la direction de Bombardier, Alain Bellemare, lors de son passage dans la région mardi matin.
Il n’avait jamais visité l’usine de La Pocatière depuis sa nomination en 2015. Après trois contrats majeurs échappés par son entreprise au courant de la dernière année au Québec et au Canada (REM, AMT et VIA Rail), faute de contenu local exigé, Alain Bellemare a jugé bon venir rassurer ses employés et le milieu régional. « Je voulais éviter des rumeurs où les gens pourraient dire qu’on allait prendre la décision de fermer l’usine à La Pocatière. Ce n’est pas du tout notre intention. Pour La Pocatière, il y a encore un avenir et on va travailler pour continuer à amener du travail ici », », a-t-il martelé en point de presse.
Bombardier entend donc maximiser le recours à l’expertise de ses travailleurs de La Pocatière sur des contrats qu’elle remportera ailleurs au pays, aux États-Unis ou dans le monde, en attendant de regarnir son carnet de commandes. « La Pocatière est une usine unique dans notre réseau. On a une expertise qu’on veut continuer de faire croître et d’exploiter sur des projets qu’on fait ailleurs, mais où on veut réserver un contenu qui pourrait être fait ici. On le fait déjà depuis longtemps, mais on veut l’accentuer », de mentionner M. Bellemare.
En faisant de l’usine de La Pocatière un « centre d’excellence », Bombardier croit qu’elle sera en mesure d’y maintenir une « base critique » de travailleurs, même s’il est encore trop tôt pour la chiffrer, selon Eric Prud’homme, directeur communications et relations publiques chez Bombardier Transport. « L’exercice est en train de se faire », a-t-il précisé.
Pour le président du Syndicat des employés de l’usine Bombardier de La Pocatière, Claude Michaud, la visite d’Alain Bellemare demeure tout de même rassurante. « On parle de faire de nous un centre d’expertise qui vient en aide à d’autres usines de Bombardier. On le fait déjà pour Thunder Bay en Ontario. On attendait cette visite depuis longtemps. On est content et satisfait des réponses obtenues », a-t-il déclaré.