Les maires de la MRC de L’Islet font front commun auprès du gouvernement sur la question des crédits d’impôt versés aux entreprises installées dans les régions ressources. Considérant l’économie de leur MRC similaire à celle du Kamouraska, ils ne réclament rien de moins qu’un traitement équitable.
Selon le préfet suppléant de la MRC et maire de Saint-Jean-Port-Joli, Normand Caron, la construction à La Pocatière plutôt que dans sa municipalité de la nouvelle usine de production de bière de la microbrasserie Ras L’Bock a été l’élément déclencheur. Lors de l’annonce de la nouvelle, en décembre dernier, les propriétaires n’avaient pas caché que des avantages fiscaux liés au fait de s’installer dans une région ressource avaient pesé dans la balance.
À juste titre, le gouvernement du Québec a bonifié les crédits d’impôt pour investissement relatif au matériel de fabrication et de transformation de 8 à 20 % dans certaines régions, dont l’ouest du Bas-Saint-Laurent. Dans L’Islet, ce crédit d’impôt est passé de 0 à 10 %. Ainsi, sur un projet de plus de 2 M$ à La Pocatière, Ras L’Bock aurait droit à un crédit d’impôt d’un peu plus de 200 000 $ du gouvernement provincial. Tout cela, en installant son usine de production à seulement 15 minutes de son pub port-jolien. « Si on additionne les crédits d’impôt au niveau fédéral, on peut parler d’avantages fiscaux d’environ 400 000 $ dans leur cas », d’ajouter Normand Caron.
« Dans un monde idéal, on aimerait avoir accès aux mêmes crédits d’impôt pour nos entreprises, mais ce qu’on demande pour le moment, ce sont des mesures d’atténuation. » – Normand Caron
Bref, devant ce risque d’augmentation de la délocalisation des entreprises de L’Islet, les maires ont décidé de sensibiliser la députée de Côte-du-Sud et ministre déléguée au développement économique régionale, Marie-Eve Proulx. Cette dernière aurait signifié qu’elle recevait bien leurs doléances et qu’elle regarderait pour faire un constat de la situation avec son confrère du ministère des Finances. « Dans un monde idéal, on aimerait avoir accès aux mêmes crédits d’impôt pour nos entreprises, mais ce qu’on demande pour le moment, ce sont des mesures d’atténuation. Ça s’est déjà vu dans le cadre de la stratégie des régions ressources au début des années 2000 », d’indiquer le préfet suppléant.
Selon lui, la situation économique actuelle de la MRC de L’Islet le justifie amplement. Prise en sandwich entre Montmagny, dont la vigueur économique est plus importante et Kamouraska, qui bénéficie des atouts des régions ressources, L’Islet se retrouverait donc défavorisée par sa position géographique. « Si on était à 300 km de la région ressource, ça serait différent, mais on est à 15 minutes de La Pocatière. Notre niveau de vitalité économique est sensiblement le même qu’au Kamouraska, mais on ne joue plus à armes égales. Nos municipalités ne peuvent pas concurrencer le gouvernement en offrant des avantages fiscaux aussi avantageux. C’est pourquoi on veut réagir avant que la délocalisation devienne une épidémie », de conclure Normand Caron.