La campagne Prof, ma fierté!, organisée par la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), était de passage ce jeudi à Rivière-du-Loup, et plus d’une cinquantaine d’enseignantes et enseignants membres du Syndicat de l’Enseignement du Grand-Portage (SEGP-CSQ) se sont réunis pour parler de la valorisation de la profession enseignante.
La présidente de la FSE-CSQ, Mme Josée Scalabrini, était sur place pour souligner la qualité du travail des profs qui portent chaque jour l’école à bout de bras, mais aussi pour rappeler que la valorisation passe par des actions contre la violence trop souvent subie par les enseignantes et enseignants, comme en témoignait un récent sondage mené par le SEGP-CSQ.
Au cours des derniers mois, le SEGP-CSQ a réalisé un sondage auquel près du tiers de ses membres a répondu. Il révèle notamment qu’environ 18 % des répondantes et répondants ont subi de la violence physique, et que 43 % d’entre eux ont vécu des cas de violence psychologique de la part d’un élève. On y apprend que près de 60 % des enseignantes et enseignants qui rapportent des gestes de violence physique auraient reçu des coups de la part des élèves. Pire, environ le quart de ceux qui ont vécu de la violence physique en ont subi à plus de six reprises durant l’année.
« Cette violence n’est certainement pas étrangère au contexte d’épuisement des enseignants et de pénurie qui se fait sentir. Malheureusement, elle est encore trop banalisée et n’est pas toujours déclarée, puisque nous estimons que ce sont seulement 2 % des cas qui le sont systématiquement chez nous. Nous invitons chaque enseignant à déclarer toute agression à son endroit, car la violence n’a pas sa place dans les salles de classe », a soutenu Natacha Blanchet, présidente du SEGP-CSQ.
Pour Josée Scalabrini, « un gouvernement qui veut valoriser la profession enseignante va entendre ses enseignants et leur donnera les outils et les ressources nécessaires pour prévenir les gestes de violence qu’ils subissent trop souvent dans le cadre de leur travail. En ce sens, le dernier budget du Québec a quelque peu manqué son rendez-vous avec les enseignants, puisque les mesures annoncées ne sont pas suffisantes. C’est pourtant essentiel de nous soutenir et de valoriser notre profession pour en assurer la relève et pour retenir nos enseignants épuisés », a-t-elle rappelé.

