Deux ans après la présentation des résultats d’une étude d’Ouranos concernant l’augmentation du niveau du fleuve Saint-Laurent, au cours des 50 prochaines années, la MRC de Kamouraska ne prévoit pas d’intervention à court terme sur l’aboiteau de la Grande-Anse.
Les résultats de cette étude qui avaient été présentés à Rivière-Ouelle, le 14 mars 2017, suggéraient un recul partiel de l’aboiteau d’une longueur de 4,2 km situé entre l’embouchure de la rivière Saint-Jean et de la Rivière-Ouelle dans la Grande-Anse. En redonnant l’équivalent de 14 ha au marais situé en aval, l’analyse coût-avantage réalisée par Ouranos laissait suggérer que l’ouvrage de 3,9 m de haut serait plus en mesure de résister à l’augmentation du niveau du Fleuve estimée à 20 cm au cours des 50 prochaines années et à une fréquence de tempêtes majeures devant revenir tous les 10 ans plutôt qu’aux 40 ans.
« C’est sûr qu’en nous apportant des prévisions “locales” sur l’augmentation du niveau du Fleuve, l’étude d’Ouranos est venue enlever un sentiment de panique. » – d’indiquer Valérie Labrecque
« C’est sûr qu’en nous apportant des prévisions “locales” sur l’augmentation du niveau du Fleuve, l’étude d’Ouranos est venue enlever un sentiment de panique. Mais il ne faut pas ignorer les conclusions non plus. Il faut avancer avec prudence. Pour le moment, on continue de suivre l’évolution de l’érosion du marais devant l’aboiteau », d’indiquer Valérie Labrecque, coordonnatrice à la gestion intégrée de l’eau à la MRC de Kamouraska.
Ailleurs
En fait, avant de se pencher sur l’ouest du territoire, la MRC tient également à compléter le réaménagement des aboiteaux situés plus à l’est. À Saint-André, par exemple, un projet prévoit le recul d’un d’entre eux sur une distance de 15 à 20 m, à l’extérieur du village. « On parle d’une petite superficie agricole qui sera affectée, mais où les propriétaires ont démontré de l’ouverture à ce que l’aboiteau soit reculé », d’expliquer Valérie.
Autrement, les interventions les plus significatives ont été réalisées dans la baie de Kamouraska il y a déjà quelques années. De l’enrochement avait alors été réalisé sur une distance d’environ 1 km afin de mieux protéger l’aboiteau. Depuis, la végétation aurait repris ses droits, de mentionner Valérie Labrecque. « Les propriétaires et les Municipalités ont investi pas moins de 750 000 $ depuis 2007 dans la maintenance des aboiteaux. Environ 75 % des coûts sont assumés par les propriétaires », de rappeler la coordonnatrice à la gestion intégrée de l’eau.
Construits pour la plupart au cours du 20esiècle, les aboiteaux kamouraskois ont subi une cure de jouvence entre 1975 et 1985. Depuis, pratiquement tous les dispositifs d’évacuation ont été refaits selon Valérie Labrecque. Quant à la hauteur des digues, celles ceinturant les terres agricoles « suffiraient » pour le moment, tandis que celles protégeant les villages font preuve d’une surveillance plus attentive.