Il n’y en a jamais assez à notre goût. Comme les voies de circulation sur les autoroutes, le nombre de maudits parkings devrait toujours être proportionnel à l’augmentation du parc automobile québécois. En fait, ils sont qu’un symptôme de plus de la mauvaise utilisation de ce moyen de transport par l’automobilus.
Kamouraska est la dernière municipalité en lice qui vivrait une problématique de maudits parkings. Pourtant, elle recense 365 stationnements publics sur tout son territoire pour une population de 616 habitants. Et c’est sans parler des stationnements privés pour chacun des commerces que la Municipalité n’a pas calculés!
C’est vrai qu’en pleine saison touristique, la population du village augmente et que certains de ces stationnements publics se trouvent au berceau de Kamouraska, situé à l’extrémité est de la municipalité. Pas trop sécuritaire, certains diront. Le Berceau est quand même situé à l’extérieur du village sur la route 132, dans une zone où on roule 90 km/h.
D’autres maudits parkings ne sont pourtant pas si loin et presque toujours vides selon le directeur adjoint de la Municipalité, Benoit Randall. À proximité du quai, un endroit pourtant pas si loin du « cœur du village » où sont concentrés l’essentiel des attraits de Kamouraska, il y en aurait une vingtaine de disponibles. Mais une bonne marche de santé par une belle journée ensoleillée l’été ne semble pas être une option valable pour l’automobilus en visite à Kamouraska.
Qu’il soit en vacances ou non, le comportement de l’automobilus ne change jamais. Tel un zombie programmé pour une seule chose, la quête du stationnement le plus près de l’entrée du commerce qu’il désire visiter est sa seule raison de vivre. S’il doit moindrement s’éloigner pour se stationner ou s’il passe plus de 10 minutes à errer dans l’espoir de trouver LE maudit parking le plus proche possible de sa destination, c’est comme s’il n’y en avait pas. Point à la ligne. Et l’automobilus étant une bête particulièrement irritable, il ne manquera pas de faire savoir son mécontentement au commerçant à avoir marché deux minutes entre sa voiture et ledit commerce parce qu’il n’y avait pas de maudits parkings à proximité.
Partout pareil
Typique à Kamouraska? Du tout! La Pocatière vit le même problème sur la 4e Avenue. Pratiquement tous les commerces ont des maudits parkings presque toujours vides dans leurs cours arrière. Mais non, il manque de stationnement SUR la rue, à côté de la porte d’entrée. Les locaux à louer s’accumulent, mais le nombre de stationnements, lui, diminuerait. Trouvez l’erreur. C’est sûrement pourquoi ce n’est pas demain la veille que la rue sera à sens unique avec des trottoirs plus larges et moins de stationnements pour favoriser les piétons.
Revenons à Kamouraska. La Municipalité, pleine de bonne volonté, a décidé qu’elle améliorerait la signalisation sur son territoire afin de mieux indiquer les endroits où il y a des maudits parkings disponibles. Elle s’engage même à retirer les bandes de sa patinoire en été pour y accueillir les VR.
Disons qu’elle n’a pas trop le choix. L’été dernier, un automobilus plein de civisme ne s’est pas gêné pour stationner son mastodonte sur le perron de l’église – faute de maudit parking semblerait-il – bloquant la sortie au cercueil et la famille endeuillée qui le suivait à la toute fin d’un service religieux. Pour cette raison, entre autres, la Fabrique jonglerait avec l’idée de mettre son stationnement payant. Ce qui ne serait pas une mauvaise idée. Toutes les Fabriques doivent faire preuve d’imagination de nos jours pour trouver les piasses nécessaires à l’entretien des églises…
Mais avec un litre d’essence prévu à 1,45 $ cet été, l’instauration d’un stationnement payant à l’église de Kamouraska serait sûrement perçue comme l’ultime affront envers l’automobilus. Parce que s’il est une chose qu’il déteste le plus, c’est se remettre en question pour en venir à changer ses mauvaises habitudes. Covoiturer? Marcher? Ou même repousser ses vacances en basse saison afin d’éviter d’accentuer la pénurie de maudits parkings? Pas question. Mais comprenons-le : pourquoi l’automobilus changerait quand le monde fait tout pour le satisfaire?