Jean-François Mercier ne s’est jamais caché pour dire ce qu’il pense. Toutefois, l’époque à laquelle on vit étant ce qu’elle est, l’humoriste avoue avoir revu légèrement son approche. De là à se censurer? Pas nécessairement. Comme dit le dicton, chassez le naturel et il reviendra au galop.
Jean-François Mercier l’avoue bien candidement, à la base, son troisième spectacle « En cachette » n’aurait jamais dû faire l’objet d’une tournée, et encore moins dans les salles de spectacle traditionnelles. Au départ, le tout devait faire l’objet d’un spectacle d’une soirée seulement présenté à Gatineau sous le titre « Pour un public consentant. » « Je voyais ça comme un laboratoire où j’allais essayer des affaires peut-être plus difficiles à pousser aujourd’hui. La réponse a été formidable et je me suis dit : “T’as un show là!” », a-t-il raconté.
Cependant, comme une tournée en salle de spectacles doit souvent se planifier deux ans à l’avance, Jean-François Mercier prévoyait tourner son nouveau one-man-show dans des endroits plus incongrus, comme des cabanes à sucre ou des salles de réception d’hôtel, un peu « en cachette. » Il a finalement dérogé légèrement de sa prérogative, misant tout de même dans l’ensemble sur de plus petites salles, comme ce sera le cas les 23 et 24 mai prochains au Cabaret Cogeco de Montmagny.
« On ne peut plus rien dire aujourd’hui sans que les gens soient outrés. Mais moi, je fais le pari que les gens qui vont venir voir le spectacle, c’est ce qu’ils veulent être “challengés.” » – Jean-François Mercier
« Challenger » le public
Ne se disant pas « optimiste » lorsqu’il jette un regard critique sur la société d’aujourd’hui, Jean-François Mercier a choisi de s’attaquer à des sujets qui font pratiquement l’objet de discussion « en cachette » au quotidien. Raison de plus pour le présenter en catimini, selon lui. « On ne peut plus rien dire aujourd’hui sans que les gens soient outrés. Mais moi, je fais le pari que les gens qui vont venir voir le spectacle, c’est ce qu’ils veulent être “challengés.” Dans la vie de tous les jours, on s’entoure souvent de gens qui pensent comme nous. L’humour, c’est pratiquement la seule chose qui confronte encore nos valeurs, ou qu’on peut être outré par les propos qu’on entend, au même moment où le voisin assis à côté de nous, lui, rit aux éclats », mentionne-t-il.
Franchit-il la ligne, malgré tout? Va-t-il trop loin? « Si tu veux trouver la ligne, il faut que tu la dépasses à l’occasion. Si ça ne rit pas, je ne m’acharne pas. Donc oui, je peux dire comme humoriste que je me censure par moment. Mais comme m’a dit mon script éditeur, François Avard, c’est un show qu’il y a 15 ans n’aurait peut-être pas poussé assez loin, mais qui aujourd’hui demande beaucoup de courage à livrer », déclare-t-il.
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