Le comité Mes soins restent ICI n’a pas été surpris d’apprendre qu’une inhalothérapeute avait démissionné de son poste à l’hôpital de Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière. Selon eux, l’équipe est fragilisée par des défis de recrutement depuis déjà plusieurs mois.
Rappelons que la nouvelle a été communiquée à la présidente-directrice générale du CISSS du Bas-Saint-Laurent Isabelle Malo, mercredi dernier, en pleine séance du conseil d’administration. Cindy Soucy, présidente du Syndicat des professionnels en soins infirmiers et cardiorespiratoires du Bas-Saint-Laurent (FIQ), est celle qui a communiqué l’information, selon Radio-Canada.
Pour Mes soins restent ICI, qui veille au maintien des soins de santé de proximité au Kamouraska depuis maintenant deux ans, cette nouvelle n’a rien de surprenant. « On doit en parler depuis au moins deux ans, lors de nos réunions de travail, des problématiques vécues au département d’inhalothérapie », de confier Jean Martin, porte-parole citoyen du comité.
Selon le comité, cette démission, qui serait effective à partir du 7 juin prochain, viendra fragiliser davantage le département qui fait face à des difficultés de recrutement de personnel depuis un moment. « Selon les informations que nous avons, le département devrait fonctionner avec neuf inhalothérapeutes. Il y avait déjà deux postes non comblés, une personne en invalidité, une autre en maternité, une au soutien à domicile et trois personnes attitrées à la couverture de l’hôpital, de jours, de soirs et de semaines », d’indiquer la Dre Marie-Ève Fromentin, porte-parole des professionnels de la santé au sein du comité.
De plus, même si une nouvelle inhalothérapeute a été embauchée récemment et qu’une étudiante en stage serait confirmée pour l’été, Mes soins restent ICI estiment que la charge de travail ne sera pas moindre dans les prochaines semaines au sein du département qui jonglerait avec le temps supplémentaire depuis maintenant plusieurs mois. « On est à l’aube des vacances. La nouvelle inhalothérapeute, elle devra être orientée un moment avant d’être bien en scelle. La stagiaire, elle doit être accompagnée en tout temps, donc elle ne sera pas totalement autonome non plus », d’ajouter Jean Martin.
Problématique généralisée
Selon les deux porte-parole du comité, les difficultés actuellement rencontrées au sein du département d’inhalothérapie sont la démonstration qu’il y a une problématique généralisée en matière de ressources humaines au sein du CISSS du Bas-Saint-Laurent. « On dit qu’il y a une pénurie de main-d’œuvre, mais il y a aussi eu un problème de vision, à mon avis. On avait deux anesthésistes en fin de carrière à La Pocatière et rien n’avait été fait en amont pour prévenir leur départ. En radiologie, c’est la même chose, et en inhalothérapie, on sentait que la crise s’en venait depuis longtemps, mais qu’est-ce qu’on a fait concrètement pour l’éviter », de questionner Marie-Ève Fromentin, qui ne serait pas surprise qu’on assiste à d’autres départs au sein de ce département.
De son côté, Jean Martin croit que le département des ressources humaines du CISSS Bas-Saint-Laurent n’est pas assez proactif dans son recrutement. « Certains nous ont rapporté qu’ils ont attendu plus d’un mois après un entretien d’embauche avant d’avoir des nouvelles. Alors que dans le CISSS de Chaudière-Appalaches, c’était dans la semaine qui suivait », s’exclame-t-il.
Embauches
En marge de cette démission, rappelons que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a fait l’annonce cette semaine de la création de 524 postes permanents à temps complet pour les infirmières, infirmières auxiliaires, auxiliaires en santé et services sociaux, préposés aux bénéficiaires et inhalothérapeutes. Cet exercice s’inscrit dans la démarche de rehaussement des postes entreprise en mars dernier et vise à améliorer « la qualité de vie des employés, mais aussi […] la qualité des soins à la population », d’affirmer Annie Leclerc, directrice des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques pour le CISSS du Bas-Saint-Laurent, par voie de communiqué. Ces nouveaux horaires doivent entrer en vigueur le 29 septembre prochain.