Juin, le soleil, la chaleur. Les élèves vivent un dernier moment de stress avant d’être libérés pour l’été, le cœur léger, une éternité devant eux avant de même repenser à l’école.
En politique, c’est la session intensive. Les députés siègent tous les jours de la semaine, au lieu du mardi au jeudi comme à l’habitude, pour accélérer le travail sur des projets de loi chers au gouvernement. Dans ce cas-ci, c’est la laïcité qui est au menu et qui occupera nos élus pendant deux semaines ou plus, comme l’a dit le premier ministre, menaçant d’étirer la session ou d’utiliser le bâillon.
La fin de session parlementaire offre habituellement la même allégresse aux élus et aux membres du personnel que la fin des classes. On trime dur, tous les jours, parfois 16 ou 18 heures par jour pour que les projets de loi cheminent ou qu’ils soient amendés et quand, après l’exercice final – le bilan- tous remontent l’escalier menant au restaurant le Parlementaire pour revenir à leurs bureaux, c’est avec le cœur tout aussi léger que l’écolier.
Je m’étonne de la première session parlementaire de cette législature. L’opposition officielle, les libéraux, est plus brouillonne qu’à l’accoutumée. Je me souviens du supplice qu’était chaque nomination du conseil des ministres, qui mettait le gouvernement péquiste sur la défensive.
Je m’étonne parce qu’on tente généralement, dans l’opposition, d’étiqueter le nouveau gouvernement au tout début de son exercice. Le PQ l’avait fait avec le gouvernement de l’austérité en 2014, un boulet qu’a traîné Philippe Couillard pendant tout son mandat, qu’il préfère dire rigueur budgétaire ou pas et qui, ultimement, l’aura fait paraître déconnecté de l’électorat francophone.
Chaque nouveau gouvernement, qu’il soit expérimenté ou non, ouvre son flanc à des critiques. On se presse de traduire certaines promesses en projet de loi, sans en attacher tous les fils et ça peut paraître. En retournant chez eux, dans leurs circonscriptions respectives, les députés libéraux seront probablement soulagés, mais ils devront bientôt trancher quant à la direction qu’ils souhaitent prendre puisque n’ayant pas su attraper un dossier pour ébranler durablement le gouvernement Legault, ils n’auront pas laissé de trace indélébile sur sa première année de mandat. Voilà de quoi réfléchir en chantant « Rum dum dum wa la dou, c’est le temps des vacances. »