Rédacteur de discours et spécialiste de la communication de crise, Dominic cumule près de 10 années dans le domaine des communications, des relations de presse et surtout, des relations publiques. Formé en histoire et en communication politique à l’Université de Montréal, au Canada, et à l’Université de Provence Aix-Marseille I, en France, Dominic a œuvré, pendant plus de huit ans, au cœur du dispositif politique québécois. Il a également travaillé auprès de personnalités culturelles, syndicales et de l’économie sociale. Ex du Parti québécois et du Bloc québécois, il intervient sur les ondes de RDI et du FM93 plusieurs fois par semaine.
« Je n’ai pas voté pour lui, mais c’est mon président et j’espère qu’il fera un bon travail », c’est comme cela que John Wayne, farouche défenseur de Richard Nixon répondit à un journaliste qui lui demandait s’il était heureux de la victoire de John F. Kennedy. Par ses mots, c’est une attitude que décrivait Wayne. On peut avoir des divergences politiques, mais nous travaillons tous pour améliorer la vie de nos concitoyens. Malheureusement, j’ai l’impression, à lire les réseaux sociaux et les pancartes des manifestants ces jours-ci, que cette vision un peu conviviale de la politique tend à disparaître. Le gouvernement dépose un projet de loi et, immédiatement, les partis d’opposition rivalisent d’ingéniosité pour le critiquer. C’est, après tout, celui qui crie le plus fort qui fait sa place dans nos journaux, nos télés et nos radios. Ce sont les règles actuelles du jeu.
Comprenez-moi, l’opposition joue un rôle crucial dans une démocratie comme la nôtre. Nous sommes chanceux que depuis des centaines d’années, les gouvernements aient jugé utile que des gens qui pensent différemment d’eux puissent les surveiller, s’organiser et avoir accès à des fonds publics et aux médias facilement. Le chef de l’opposition est aussi bien et parfois mieux payé qu’un ministre. Mais la contrepartie de ces moyens, c’est que tous travaillent pour l’amélioration des projets de loi déposés, pour l’amélioration des moyens mis en place, l’amélioration de la vie de tous.
Quand le débat se transforme en cris, qu’on cesse de vouloir comprendre la position de son adversaire, qu’on assimile tous ceux qui s’opposent au projet de loi sur la laïcité à des islamistes en devenir ou encore tous ceux qui sont pour le projet de loi à des racistes, la discussion n’est plus possible. On ne cherche plus à écouter, mais à faire taire. On ne veut plus échanger, mais disqualifier l’autre. Pourtant, dans tous les comtés du Québec des gens ont voté pour les quatre principaux partis. Nos voisins sont libéraux, péquistes, solidaires et caquistes. Nous partageons un rang, un village, un fleuve, une façon de vivre. Nous voulons le meilleur pour nous-mêmes, nos parents et nos enfants. Nous sortons d’une campagne québécoise où le volume est parfois monté fort et nous approchons d’une fédérale où il sera encore élevé. À écouter les partis, le plan des autres nous mènera directement dans le mur. Sur tous les sujets, les autres n’ont rien compris. Ce sera le temps des certitudes.
J’ai travaillé huit ans en politique. Oui, on pousse parfois le bouchon pour gagner des clics ou pour faire sa place dans des articles. Oui, on va loin pour plaire à nos militants. Mais pourquoi ? Doit-on toujours être dans l’affrontement, dans la guérilla parlementaire et sociale ? En plus, nous nous entendons sur plus de sujets qu’on le croit : les champignons devraient être étudiés à l’école, pas faire partie des murs, nos parents méritent mieux que les CHSLD actuels et les changements climatiques auront des effets sur nos berges, qu’on nie le problème ou non. En plus, les approches non-partisanes ont fait leurs preuves; mourir dans la dignité est le meilleur exemple. Alors voici où j’en suis. La critique artificielle, non merci. C’est l’esprit qui marquera mes chroniques. Je n’ai pas voté pour François Legault, mais c’est mon premier ministre et j’espère qu’il fera un bon travail.
N’hésitez pas à m’écrire pour débattre : dominicvallieres@gmail.com.