La Ville de La Pocatière attendra les programmes d’aide financière gouvernementaux avant de procéder à la réfection du réseau d’égout sanitaire et pluvial mixte présent notamment de la 5e à la 8e Avenue. Elle en a fait l’annonce le 26 septembre lors d’une soirée spéciale d’information, à la quarantaine de sinistrés présents et victimes de refoulements d’eaux usées suite aux pluies diluviennes du 8 août dernier.
Cette annonce fait donc reporter le début de travaux dans ces rues à moyen ou long terme, ce qui n’a pas manqué d’exaspérer Claude Brochu, ancien conseiller municipal à la Ville de La Pocatière et propriétaire d’un immeuble à logements inondés le 8 août dernier sur la 7e Avenue. « La Ville doit régler le problème rapidement. Pas dans six ou huit ans », a-t-il déclaré.
Selon lui, la Ville disposerait d’importants excédants budgétaires qu’elle pourrait utiliser dès maintenant pour intervenir, sans avoir à attendre de subventions gouvernementales. Le maire Sylvain Hudon n’est pas de cet avis, même s’il reconnaît que la Ville a effectivement des surplus dans ses coffres. « Les programmes d’aide financière gouvernementaux demeurent l’approche à privilégier si on veut diminuer au maximum l’impact financier qu’un tel chantier pourrait avoir sur le compte de taxes des contribuables pocatois. »
Planification
Néanmoins, Sylvain Hudon ne se berce pas d’illusions, car il sait que les critères de ces programmes sont souvent très pointus. Ceux-ci expliqueraient d’ailleurs pourquoi la Ville n’a pas priorisé la reconfiguration du réseau d’égout dans ces rues lorsqu’elle a entamé en 2016 sa planification des travaux à venir pour la période 2019-2023. « Quand on sort de la grille d’analyse du ministère des Affaires municipales, ce n’est pas champion pour les subventions », a mentionné Jacques Desjardins, directeur du service de l’urbanisme.
« On était aussi en droit de penser que suite aux actions qu’on avait posées sur la 7e et la 8e, après 2011, on était à l’abri d’un autre sinistre », a ajouté le directeur général de la Ville, Daniel Chabot.
Aujourd’hui, les choses ont changé a assuré la Ville de La Pocatière. « Pour nous, il y a l’avant et l’après-sinistre », a dit le maire, à l’issu de la rencontre. La 4e Avenue, qui devait être priorisée après l’aménagement du futur étang aéré qui doit accueillir les eaux pluviales de la Ville, ne le sera peut-être pas selon Sylvain Hudon, qui n’en a tout de même pas fait une promesse formelle.
Court terme
En attendant de revoir son plan d’intervention et de financement afin de régler la problématique d’égout de façon définitive, notamment sur la 7eet la 8e Avenue, la Ville de La Pocatière entend miser sur des actions à réaliser à court terme afin prévenir d’autres refoulements. La mise en place de réducteurs de débit aux orifices d’accueil du réseau unitaire, un contrôle plus serré concernant le respect de la réglementation sur l’évacuation des drains de toiture et la possible mise en place d’une forme d’assistance technique qui permettrait aux citoyens de se protéger plus efficacement contre d’éventuels refoulements figurent parmi les solutions avancées.
Inondée d’eaux usées jusqu’à quatre fois en 21 ans à sa résidence de la 8e Avenue, Louise-Marie Desjardins s’est dite satisfaite de l’écoute des élus et du personnel de la ville face à la problématique vécue par elle et son voisinage. Toutefois, elle ne peut s’en empêcher d’espérer une intervention plus rapide et définitive sur le réseau d’égout mixte de sa rue. « Je trouve que les actions à court terme qu’ils évoquent sont encore remises dans la cour des citoyens, à nos installations. Ce n’est pas très différent du discours qu’on nous avait servi en 2011 », conclut-elle.