Roméo Dallaire, lieutenant-général à la retraite domicilié depuis peu à Saint-Roch-des-Aulnaies, a été coiffé de deux prix prestigieux récemment. Dans les deux cas, ceux-ci visaient à souligner son action humanitaire à l’échelle internationale.
La première de ces deux récompenses est le prix Nelson-Mandela d’Unifor, syndicat pancanadien composé de plus de 310 000 membres. Il est décerné à des gens reconnus pour leurs efforts en matière de droits de la personne et de justice sociale.
À travers la Roméo Dallaire Child Soldiers Initiative basée à l’Université Dalhousie d’Halifax en Nouvelle-Écosse, le lieutenant-général nouvellement aulnois cherche à prévenir l’utilisation des enfants comme instruments de guerre depuis plus de 10 ans. L’Institut reçoit du financement, notamment, du Fonds de justice sociale d’Unifor.
Le lieutenant-général Roméo Dallaire a reçu cette récompense du nom de l’ancien président sud-africain le 20 août dernier à Québec, lors du congrès annuel d’Unifor.
« Dans mon discours de remerciement, j’ai dit que personne ne mérite le prix Nelson Mandela, à part peut-être Gandhi. Encore moins les grands chefs d’état d’aujourd’hui qui n’ont ni la prestance ni le courage de ces deux grands hommes de paix. C’est bien humblement que j’ai accepté ce prix », a-t-il reconnu.
Décerné 25 ans après le génocide du Rwanda que le lieutenant-général avait tenté de prévenir à l’époque où il était chef de mission des Nations Unies dans ce pays, ce prix arrive également 25 ans après l’élection de Nelson Mandela à titre de président de l’Afrique du Sud. « Quand le génocide a débuté, Nelson Mandela venait d’être élu. Son pays était encore dans l’instabilité. Malgré ça, je me souviens qu’une délégation de trois personnes de l’Afrique du Sud était débarquée nous rencontrer à Nairobi, au Kenya, pour savoir comment ils pouvaient nous aider au Rwanda. Comme ils étaient en train de restructurer leur armée, ils nous avaient essentiellement envoyé un peu d’équipements », se souvient-il.
Une autre récompense, le prix Adrienne Clarkson de la citoyenneté internationale (Adrienne Clarkson Prize for Global Citizenship) a été décerné plus récemment à Toronto au lieutenant-général. Ce dernier visait, entre autres, à reconnaître les valeurs de tolérance et de respect dont M. Dallaire fait la promotion à l’échelle internationale.
Saint-Roch-des-Aulnaies
Outre ces récompenses prestigieuses, le lieutenant-général Roméo Dallaire a avoué bien apprécier sa nouvelle vie à Saint-Roch-des-Aulnaies en compagnie de sa conjointe Marie-Claude Michaud. À la recherche d’une qualité de vie supérieure à celle offerte dans les grandes villes, M. Dallaire et sa conjointe désiraient également un endroit paisible où pouvoir se consacrer à l’écriture, puisque tous les deux travaillent individuellement sur un projet de livre, a-t-il dit. « Nous avons été très bien accueillis dans la Municipalité et les gens qui nous entourent sont très affables », a-t-il ajouté.
Il a toutefois déploré la problématique en eau potable qu’il dit rencontrer à sa résidence depuis qu’il y a emménagé le printemps dernier. Située à l’extérieur du périmètre urbain de Saint-Roch-des-Aulnaies, cette dernière n’est pas reliée au réseau d’aqueduc de la Municipalité. « Je vais en Afrique régulièrement où il y a de graves pénuries d’eau potable et je ne peux pas concevoir que je doive calculer l’eau chez moi lorsque je fais mon lavage, par exemple, parce qu’il n’y en a pas suffisamment dans la nappe phréatique », a-t-il déclaré.
Rappelant que l’eau est un droit humain reconnu par les Nations Unies, il s’est dit prêt à aider la Municipalité comme il le peut pour essayer de trouver le financement nécessaire au prolongement du réseau d’aqueduc auprès des différents paliers gouvernementaux. « C’est essentiel économiquement pour les fermes, mais aussi pour les gens du secteur (route 132 Est, chemin des Castonguay) », conclut-il.