Une amende de 10 000 $ qui aurait été donnée par le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) à la Ferme-école Lapokita vient de mettre le feu aux poudres à l’ITA, Campus de La Pocatière. Celle-ci est même à l’origine d’un mémoire pondu par l’Association générale des étudiants de l’ITA de La Pocatière (AGÉITAL) et appuyé par leurs enseignants sur la désuétude des installations de la Ferme-école qui a fait l’objet d’un envoi aux élus provinciaux, dont le premier ministre François Legault et le ministre de l’Agriculture André Lamontagne.
Selon l’AGÉITAL, cette amende de 10 000 $ aurait été reçue par la Ferme-école le 9 août dernier. Elle concernerait l’écoulement d’eaux contaminées en provenance d’un parc de bovins de boucherie dans le ruisseau Samuel-Dubé, qui lui se jette dans la rivière Saint-Jean.
Suite à cette amende, l’AGÉITAL, qui est là non seulement pour représenter les étudiants de l’ITA, Campus de La Pocatière, mais qui veille également à ce qu’un enseignement de qualité leur soit desservi, a-t-elle rappelé, a décidé de réagir par le biais d’un mémoire. Rendu public sur sa page Facebook, le mémoire déplore notamment la désuétude croissante des bâtiments d’éducation de la Ferme-école Lapokita, les atteintes sévères au bien-être animal qui en découlent, l’absence de réponse aux besoins pédagogiques causant des lacunes dans leur formation et le lourd labyrinthe administratif existant avec l’ITA, le MAPAQ et la Société québécoise des infrastructures qui empêche le développement et la bonne gestion de la Ferme-école.
Aide spéciale
Comme l’indique l’AGÉITAL, les problématiques énumérées dans leur mémoire seraient dénoncées depuis plus de 10 ans dans les plans directeurs immobiliers du MAPAQ et par la CPA (Comité de protection des animaux). Par sa sortie, elle espère une intervention gouvernementale rapide et sérieuse afin qu’elle puisse mettre à niveau les installations de la Ferme-école Lapokita.
Dans un plus bref délai, l’AGÉITAL espère une aide spéciale d’urgence pour que la Ferme-école Lapokita puisse se conformer avant le 17 novembre aux recommandations du MELCC en lien avec l’écoulement d’eaux contaminées provenant du parc de bovins, estimant que cette dernière n’a pas les fonds nécessaires à l’heure actuelle pour le faire.
« On ne veut pas perdre notre troupeau de bovins. On n’a déjà plus de secteur ovin parce que le bâtiment était devenu trop dangereux et désuet. On enseigne quoi à l’ITA si on n’a plus de troupeaux à la ferme », questionne Maude Rochette, représentante de la Ferme-école Lapokita à l’AGÉITAL.
Appui des enseignants
Quelques heures après la parution du mémoire de l’AGÉITAL, la Représentante des professeurs de l’Institut de technologie agroalimentaire, Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ) Marie-Christine Lalande mentionnait, par voie de communiqué, que les enseignants de l’ITA, Campus de La Pocatière partageaient « l’inquiétude des étudiants quant à l’état de la Ferme-école et à sa difficulté croissante à assumer sa vocation pédagogique, en raison de problèmes qu’ils ont soulignés à maintes reprises tant à la direction de l’Institut qu’au MAPAQ et à la corporation de la ferme-école. »
Elle ajoutait que « la gestion de la Ferme-école est un véritable casse-tête, d’ailleurs représentatif de la gestion de l’Institut dans son ensemble » et que « les professeurs se préoccupent sérieusement de l’impact éventuel de ces mesures sur la qualité de la formation offerte à l’Institut. »
Pour l’AGÉITAL, il s’agit là d’un appui inespéré à leur démarche. « C’est très rassurant de savoir que les enseignants nous appuient. Ce qu’on veut, c’est créer un sentiment d’unité. On voit bien que leur travail est affecté et qu’ils sont usés et noyés par le cadre administratif du MAPAQ. Ils ont une expertise qui doit être entendue », conclut Élisa Manny, au nom de l’AGÉITAL.