Entretien avec Aladin Legault d’Auteuil, candidat du Parti libéral

Le 21 octobre, les électeurs canadiens sont appelés aux urnes. Le Placoteux a rencontré les quatre candidats des principaux partis, le Parti libéral du Canada, le Parti conservateur, le Bloc Québécois et le Nouveau parti démocratique, dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. Voici leurs positions sur les enjeux qui vous concernent.

(Le Placoteux) Il semble qu’il ressort de cette présente campagne que l’environnement est au cœur des priorités des électeurs. Concrètement, quelles mesures de votre programme affecteront le quotidien des citoyens de la région?

(Aladin Legault d’Auteuil) La plate-forme propose un prêt sans intérêt de 10 ans jusqu’à concurrence de 40 000 $ par année pour faire des rénovations éco-environnement. On va planter deux milliards d’arbres. Protéger 25 % du territoire canadien d’ici 2025. Au niveau du plan, The Economist dit que le gouvernement du Canada a le plan le plus ambitieux du G7.

(Le Placoteux) Excluant tout ce qui concerne l’immigration, que proposez-vous pour aider à contrer la pénurie de main-d’œuvre dans nos entreprises?

(Aladin Legault d’Auteuil) Il faut sortir de la boîte, être plus audacieux. Faire des salons de l’emploi à Montréal. Au fédéral, on a 10 000 vétérans qui sont relocalisés chaque année un peu partout. De jeunes vétérans. On a besoin de familles. Aussi, les retraités qui veulent revenir au travail, ça prend des mesures.

(Le Placoteux) Parlons immigration, comment comptez-vous faciliter l’arrivée et l’intégration des travailleurs immigrants dans nos entreprises?

(Aladin Legault d’Auteuil) Un projet-pilote a été fait au Nouveau-Brunswick. Les travailleurs temporaires ont pu amener leurs familles. Au lieu de rester 6-8 mois puis retourner chez eux, puis revenir, ils s’installent ici avec leurs familles et leurs enfants et là, ils deviennent des Canadiens. Au Québec, c’est la seule province où il y a une couche supplémentaire pour l’immigration (au niveau des compétences). On doit travailler ensemble, mais c’est sûr que ça prend parfois plus de temps, car il y a deux gouvernements. Au niveau des immigrants, il faut travailler avec les entreprises pour les faire venir dans les entreprises. Offrir des conditions aussi qui sont compétitives au niveau des salaires. De l’accompagnement doit être fait, si on veut garder les gens et avoir des employés qui restent.

(Le Placoteux) Dans le domaine de l’agriculture, les producteurs de porcs et les producteurs laitiers, entre autres, ont été très affectés par les conflits commerciaux et les négociations des accords de libre-échange. Quels engagements prenez-vous envers eux?

(Aladin Legault d’Auteuil) Les producteurs de porcs me disent qu’ils n’ont pas à payer pour ce qui n’a rien à voir avec ce qu’ils font. C’est sûr que je vais travailler pour qu’il y ait des fonds (compensations) pour les producteurs. Je travaille sur la scène internationale depuis 20 ans, le lien est direct. Au niveau des accords, on a ouvert des marchés. On est le seul pays du G7 à avoir une entente avec tous les pays du G7. On est une nation d’exportation. On exporte de la qualité, au niveau du lait aussi.

(Le Placoteux) Au sujet de la loi 21 sur la laïcité au Québec, qui inclut l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, quelle est votre position personnelle au sujet de cette loi? Que ferez-vous si votre parti prend un vote ou une position officielle sur la question?

(Aladin Legault d’Auteuil) Je suis effectivement pour la laïcité de l’État, le premier ministre aussi. Le premier ministre ne fait pas un chèque en blanc, si un moment donné il y avait une clause qui allait contre une loi fédérale, on va s’en mêler. Personnellement, je vais avec la majorité. Si on pense qu’en 1963, ce sont les sœurs qui portaient le voile qui ont dû elles aussi l’enlever… C’est quelque chose qui est déjà en place. Je pense que la loi comme elle est phrasée, il y a un taux d’acceptation élevée. C’est dommage que ça prenne autant de place, il me semble qu’il y a d’autres questions plus importantes que celle-là.

(Le Placoteux) En terminant, nommez vos trois principales priorités pour le comté.

(Aladin Legault d’Auteuil) Télécommunications; je rencontre des beaux jeunes partout qui se démarrent des entreprises et ils travaillent par Internet seulement. Mais le signal ne rentre pas tout le temps. Les entrepreneurs veulent retourner dans les villages, mais ils veulent être branchés. Ça ne marche pas. S’il y a Internet haute vitesse et le cellulaire qui rentre bien, on va ramener des jeunes. 1,7 milliard dans le budget 2019 sert justement pour que les régions se branchent. Il y a plusieurs modèles, mais il faut que ce soit déployé. Main d’œuvre; au niveau de l’assurance-emploi, on veut faire passer l’assurance-emploi de 15 semaines à 26 semaines (pour les maladies graves). Ce serait dans les premiers mois. On a vu aussi la semaine de carence passée de deux semaines à une semaine. Innovation; la qualité vient de l’innovation. On le voit avec nos belles entreprises ici. Il existe beaucoup de programmes au fédéral pour l’innovation. Le député est là pour aller chercher ces argents-là. Il faut aller chercher les argents disponibles et les amener dans le comté. Des gens me disent qu’ils aiment beaucoup M. Généreux (NDLR : Bernard Généreux, député conservateur sortant), mais il n’était pas là quand c’était le temps de présenter les projets et de les faire avancer. Il prend des photos partout sur le territoire, il a fait 600 vidéos, mais quand c’est le temps de faire les projets et aller chercher l’argent, il n’est pas là. Moi, je vais être là.