Ferme-école Lapokita : Le directeur remet les pendules à l’heure

Parc de bovins de boucherie d’où est survenu l’écoulement d’eaux contaminées le printemps dernier. Photo : Maxime Paradis.

Une semaine après la polémique entourant la désuétude des installations de la Ferme-école Lapokita, le directeur de l’établissement Normand Caron a voulu remettre les pendules à l’heure. La ferme qu’il gère ne sera jamais une ferme « modèle » convient-il, mais tout est fait pour qu’elle soit la plus « moderne possible. »

La Ferme-école Lapokita n’est pas propriétaire des installations qu’elle utilise. Elles appartiennent au MAPAQ et le maintien de ces actifs est confié à la Société québécoise des infrastructures (SQI). En plus de son mandat de soutien à l’enseignement donné à l’ITA, Campus de La Pocatière à travers des ateliers de production, la Ferme-école Lapokita assume un minimum d’entretien des bâtiments qu’elle utilise, comparable à celui d’un concierge dans un bloc appartement aux dires de Normand Caron.

Autrement, la Ferme-école fait des suggestions à la SQI sur une base régulière pour que des réparations ou des mises à niveau soient apportées lorsque nécessaire. Les budgets disponibles déterminent ensuite ce qui sera priorisé dans le plan de maintien des actifs.

Le mauvais drainage du terrain qui a occasionné l’écoulement d’eaux contaminées du parc de bovins de boucherie vers un ruisseau affluent de la rivière Saint-Jean en est un bon exemple.

« Ça fait plusieurs années qu’on dit que le parc de bovins de boucherie et tout son environnement autour vont finir par nous causer des problèmes environnementaux », reconnaît le directeur de la Ferme-école.

Ce qui est finalement arrivé le printemps dernier et qui a occasionné une amende de 10 000 $ du ministère de l’Environnement. Celle-ci est d’ailleurs ce qui a motivé l’Association générale des étudiants de l’ITA de La Pocatière (AGÉITAL) à pondre un mémoire sur la désuétude des installations de la Ferme-école Lapokita, appuyé depuis par le syndicat des enseignants du Campus.

Une semaine plus tard, Normand Caron assure que des mesures ont été prises pour corriger la situation temporairement et que le parc de bovins se conformera aux normes environnementales avant l’hiver, ou au plus tard le printemps prochain. « Ça sera un parc assez novateur par rapport à la place qu’occupera la bande végétative filtrante qui sera mise en place », ajoute-t-il.

Il n’est donc aucunement question de se débarrasser des bovins, sinon temporairement, si les travaux devaient être exécutés au printemps. Dans cette éventualité, quelques-uns seraient conservés à l’intérieur des bâtiments aux fins d’enseignement et l’ensemble du troupeau serait ramené une fois les travaux terminés.

Investissements

Concernant le troupeau ovin, dont la Ferme-école s’est départie en raison de la désuétude du bâtiment qui l’abritait, Normand Caron mentionnait que l’élevage pourrait éventuellement reprendre à la Ferme-école. Dans le cadre des investissements de 80 M$ annoncés par le MAPAQ et dédiés à de nouvelles infrastructures, un projet de bâtiment en régie biologique pour le secteur ovin et de bovins de boucherie a été déposé conjointement par l’ITA, Campus de La Pocatière et la Ferme-école Lapokita, a-t-il confirmé.

Prochainement, des travaux au système d’aqueduc et d’égout de la ferme doivent avoir lieu. Selon Normand Caron, ces travaux devraient absorber une bonne partie des sommes qui seront investies ces prochaines années par la SQI dans le maintien des actifs.

Autrement, le directeur rappelle que des rénovations totalisant 250 000 $ ont été réalisées à la vacherie en 2018-2019, dont 150 000 $ dédiés entièrement à l’installation d’un robot d’alimentation du troupeau. « On a aussi fait l’achat de matelas nouvelle génération et de nouveaux attelages pour améliorer le confort des vaches, toujours dans le souci du bien-être animal », avoue-t-il.

Ces achats auraient d’ailleurs été réalisés à la recommandation des élèves suite à une consultation réalisée il y a deux ans. « Dans le même bâtiment, on a aussi refait entièrement le système électrique en 2014. Ce n’est pas le genre d’investissements qui se voient et qui sont connus des étudiants actuels, car ils n’étaient pas là à l’époque », conclut-il.