Entretien avec Bernard Généreux, candidat et député sortant du Parti conservateur

Le 21 octobre, les électeurs canadiens sont appelés aux urnes. Le Placoteux a rencontré les quatre candidats des principaux partis, le Parti libéral du Canada, le Parti conservateur, le Bloc Québécois et le Nouveau parti démocratique, dans Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. Voici leurs positions sur les enjeux qui vous concernent.

(Le Placoteux) Il semble qu’il ressort de cette présente campagne que l’environnement est au cœur des priorités des électeurs. Concrètement, quelles mesures de votre programme affecteront le quotidien des citoyens de la région?

(Bernard Généreux) Le littoral de mon comté est sur presque 250 km le long du fleuve Saint-Laurent. On a annoncé qu’on allait créer un programme d’infrastructures fédéral-municipal, qui permettrait d’éviter aux grandes municipalités de rejeter leurs eaux usées dans le fleuve. Au porte-à-porte, on ne me parle pas d’environnement. On est tous d’accord qu’il faut faire des efforts, à la fois des gouvernements et individuels. On (son équipe) a fait quatre tournées, on a calculé de ce que ça prenait pour compenser nos empreintes carbones et on a planté huit arbres. J’ai un chalet alimenté par une éolienne et des panneaux solaires. J’ai la même voiture depuis neuf ans, je suis probablement le plus environnementaliste des candidats autour de la table. Au sujet du pipeline, est-ce que vous préférez avoir du pétrole des sables bitumineux de l’Ouest canadien ou du pétrole de schiste des Américains? Les Canadiens sont unanimes. Les automobiles électriques, c’est très bien, on est d’accord avec ça. Mais pour le moment, la réalité, c’est que dans le monde agricole, par exemple, des tracteurs électriques ce n’est pas demain matin que ça va arriver.

(Le Placoteux) Excluant tout ce qui concerne l’immigration, que proposez-vous pour aider à contrer la pénurie de main-d’œuvre dans nos entreprises?

(Bernard Généreux) Ce sont de multiples mesures qui vont combler nos besoins en main-d’œuvre. On veut permettre à des gens de 55 ans et plus qui ont pris leur retraite de retourner au travail sans être pénalisés sur leurs revenus de retraite. On aurait une braquette d’impôts, qui serait non imposable. Toutes nos politiques dans cette campagne sont orientées pour mettre de l’argent dans les poches des citoyens.

(Le Placoteux) Parlons immigration. Comment comptez-vous faciliter l’arrivée et l’intégration des travailleurs immigrants dans nos entreprises?

(Bernard Généreux) Je veux relever le fait que notre région fait des efforts incommensurables pour s’assurer que les gens qui arrivent dans la région demeurent dans la région. Les gens ont soif de venir au Canada. Un élément que j’aimerais mettre en place est de faire une rencontre de tous les producteurs qui ont des travailleurs étrangers pour qu’eux-mêmes apprennent à se connaître. Des travailleurs philippins il y en a à Montmagny, à Saint-Pascal, Saint-Alexandre, Saint-Pamphile, il y en a partout, mais ils sont isolés. L’idée est de mettre en place des activités qui vont permettre à ces gens-là de réseauter sans devoir aller à Montréal.

(Le Placoteux) Dans le domaine de l’agriculture, les producteurs de porcs et les producteurs laitiers, entre autres, ont été très affectés par les conflits commerciaux et les négociations des accords de libre-échange. Quels engagements prenez-vous envers eux?

(Bernard Généreux) Les trois accords qui viennent d’être signés, c’est réglé, car on va signer aussi, quoiqu’on trouve que ça été mal négocié, l’ALENA avec les États-Unis pour ensuite on essayer de l’améliorer ou de le modifier à l’avantage des agriculteurs, car ils ont perdu leur souveraineté.

(Le Placoteux) Au sujet de la loi 21 au Québec sur la laïcité, qui inclut l’interdiction du port de signes religieux pour les employés de l’État en situation d’autorité, quelle est votre position personnelle au sujet de cette loi? Que ferez-vous si votre parti prend un vote ou une position officielle sur la question?

(Bernard Généreux) Je suis représentatif des gens de mon comté et on va le voir le 21 octobre. Personnellement, je suis d’accord avec la loi. On a sorti la religion de nos écoles, de nos hôpitaux, sans négliger tout ce qu’ils ont fait pour nous. On est le seul parti qui ne va pas contester; M. Trudeau a dit qu’il le ferait, M. Singh danse sur une patte et sur une autre et le Bloc québécois, même s’ils étaient 78 montés sur des chaises et qu’ils proposaient 50 000 motions, ils ne vont absolument être capables de ne rien faire par rapport à ça, car le premier ministre Trudeau va dire à son Procureur général « tu contestes! »

(Le Placoteux) En terminant, nommez vos trois principales priorités pour le comté.

(Bernard Généreux) Télécommunications; ça va finir par se faire. On a multiplié les rencontres et j’ai été le seul député à déposer un mémoire au CRTC pour changer les règles du jeu. On a dit que nous, nous allions avoir une loupe régionale dans tout ce que nous allions faire. Ce n’est pas juste dans la téléphonie cellulaire. Voix des régions : On va avoir un ministre des régions, on revient au Québec avec un ministre de DEC Canada. La Banque d’Infrastructure du Canada a investi des milliards en Chine, au Japon et aux Philippines. J’ai des maires qui auraient aimé avoir ça pour leurs routes. On met un gros X là-dessus, cette Banque d’infrastructure là, on ramène l’argent au Canada. (Concernant les critiques des candidats qui l’accusent d’être muet à Ottawa) — Il n’y a jamais personne qui m’a parlé des votes que je fais à Ottawa, zéro pis une barre. Ce qui se passe à Ottawa, c’est dans une grosse bulle de verre. Ce que les gens veulent dans le comté, ils veulent quelqu’un proche d’eux et capable de les écouter et les entendre. La beauté de ça, c’est que j’ai monté une équipe extrêmement compétente et le 22 octobre on est opérationnel. La continuité est importante.