Chaire de recherche sur la santé en milieu rural : Un défi colossal de cinq ans

M. Daniel Paré, président-directeur général du CISSS de Chaudière-Appalaches, Mme Lily Lessard, professeure et cotitulaire de la Chaire de recherche sur la santé en milieu rural et chercheuse au Centre de recherche du CISSS de Chaudière-Appalaches, Mme Lucie Laflamme, vice-rectrice au campus de Lévis et à la planification et M. François Deschênes, vice-recteur à la formation et à la recherche. Photo : Courtoisie.

La nouvelle chaire de recherche de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) sur la santé et les services sociaux en milieu rural s’annonce fort prometteuse de l’avis des CISSS du Bas-Saint-Laurent et de Chaudière-Appalaches, les deux établissements à l’origine de l’initiative en partenariat avec TELUS. Une des deux titulaires de la chaire est du même avis, mais avoue également que le défi est colossal.

Prévue pour cinq ans avec possibilité de renouvellement pour cinq autres années, cette nouvelle chaire de recherche bénéficie d’un budget de 1,2 M et a à sa tête deux titulaires féminines, la professeure en sciences infirmières Lily Lessard du campus de l’UQAR à Lévis et Marie-Hélène Morin, professeure en travail social au campus de Rimouski. Les deux professionnelles de recherche n’en sont pas à leur première collaboration, elles qui se sont intéressées aux questions relatives à la santé mentale et aux trajectoires de soins par le passé.

Dans le cas présent, elles doivent apporter des réponses adaptées aux enjeux sociaux et de santé vécus par les communautés rurales des deux régions administratives. Elles seront appuyées dans leur démarche par des intervenants terrains évoluant dans les deux établissements de santé, mais également des étudiants-chercheurs de l’UQAR.

« Ce qui est novateur dans cette chaire de recherche, c’est que l’initiative part des deux CISSS. La problématique est nommée et notre travail de recherche doit s’articuler autour de ça. C’est ce qu’on appelle de la recherche intégrée. Il ne reste maintenant qu’à définir la programmation de recherche en collaboration avec les CISSS », résume Lily Lessard.

Dans un contexte de vieillissement de la population encore plus prononcé en milieu rural qu’urbain, Mme Lessard s’attend à ce que les questions en matière de besoins et d’accès aux soins soient des aspects qui seront touchés par leurs recherches, ce qui semble aussi être le cas de la PDG du CISSS du Bas-Saint-Laurent Isabelle Malo.

« Les travaux de recherche de la chaire nous donneront accès à des connaissances de pointe pour bonifier la qualité et l’offre de soins et de services de santé. Ils permettront également de mieux cibler nos actions pour répondre aux défis de la santé en milieu rural », peut-on lire par voie de communiqué.

Défi colossal

Aussi colossal soit-il par l’ampleur des problématiques vécues en milieu rural, Lily Lessard avouait trouver le défi très motivant, car l’objectif de ces travaux vise finalement à réduire l’écart entre l’acquisition de connaissances et leur application dans le réseau de la santé. À cet effet, elle fait référence à des études américaines réalisées par le passé qui témoignent d’un délai de 17 ans entre le moment où de nouvelles connaissances sont acquises et celui où ces données probantes sont finalement mises en application en santé, une éternité dans le monde de changements accélérés dans lequel nous vivons aujourd’hui.

« Il faut aussi dire que les grandes politiques qui sont proposées par les ministères sont souvent développées pour des milieux densément peuplés et qu’elles s’appliquent difficilement en milieu rural. Avec cette nouvelle chaire de recherche en santé, tout l’accent sera mis sur le milieu rural et les résultats que nous obtiendrons risquent d’offrir un portrait très réaliste de ce qui se passe actuellement dans presque toutes les régions du Québec », conclut Lily Lessard.