Curiosités littéraires… sur Kamouraska

Kamouraska au début des années 1900. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

Le village de Kamouraska fascine les écrivains, les chroniqueurs et les cinéastes depuis longtemps. Si on connaît bien le roman d’Anne Hébert et la fameuse série télévisée Cormoran, certaines œuvres sont restées dans l’oubli.

Celle de François-Magloire Derôme (1821-1880) intitulée Réminiscences et portraits est très peu connue. Elle nous plonge dans le réseau des grandes familles de Kamouraska. Cet opuscule de 24 pages a été publié en 1866 dans le Foyer Canadien, un recueil de textes historiques et littéraires. Ayant habité à Saint-Pascal durant cinq ans, l’auteur nous raconte des histoires étonnantes et parfois des légendes comme celle de l’ermite de la montagne à Coton.

La prose de l’auteur nous fait découvrir le paysage de Kamouraska, mais surtout des personnages pittoresques. Il dépeint le curé Varin comme un homme jovialiste et blagueur. Il dresse le portrait du seigneur Pascal Taché et de sa famille. Celui du marchand Amable Dionne également. Il nous fait connaître Charles D’Olbigny, un instituteur du village qui aime bien pérorer et semer la controverse.

Bref, avec Derôme on découvre un cercle social de Kamouraska qui regroupe le fondateur du collège de Sainte-Anne, Charles-François Painchaud, l’avocat Charles-Eusèbe Casgrain de Rivière-Ouelle et des membres de la famille Chapais de Saint-Denis. L’auteur s’attarde aux personnes et moins aux faits anecdotiques.

François-Magloire Derome poursuit ses études au collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière. Après avoir complété sa formation en droit auprès d’Augustin-Norbert Morin, il est admis au barreau en 1842. Même s’il pratique comme avocat, l’homme est attiré par la littérature et le journalisme, notamment au journal Le Canadien. En 1857, il quitte cet emploi pour accepter le poste de protonotaire et greffier de la couronne et de la paix à Rimouski. Sans l’ombre d’un doute, Derôme était un bourgeois gentilhomme de campagne qui aimait bien fréquenter les grandes familles et les notables de Kamouraska et de ses environs. Les écrivains qui ont vanté les charmes pittoresques de Kamouraska et ses rivages ne manquent pas. On peut penser à certaines œuvres d’Arthur Buies et de Charles Deguise. Pour lire l’opuscule de F.M. Derome, consulter le lien suivant : https://archive.org/details/rminiscenceset00dero/page/440.