Demi-victoire pour le projet de parc bioalimentaire

Sylvain Hudon, à gauche, et Rosaire Ouellet, à droite. Photo : Maxime Paradis.

La Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) a rendu son verdict. Le projet de parc bioalimentaire mené conjointement par la Ville de La Pocatière et la Municipalité de Sainte-Anne-de-la-Pocatière pourra voir le jour à proximité du Centre de développement bioalimentaire du Québec (CDBQ), mais seulement sur le territoire de la paroisse qui est la seule à s’être vue autoriser le dézonage partiel des terres agricoles ciblées.

Dans sa décision rendue publique le 28 janvier, la CPTAQ a autorisé l’exclusion de la zone agricole une superficie approximative à 4,26 hectares se trouvant strictement à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, au carrefour du 2e Rang et de la route Sainte-Anne Saint-Onésime. La demande initiale conjointe des deux municipalités concernait 9,74 hectares de terres réparties de part et d’autre du 2e Rang, dans le pourtour du CDBQ, afin de consolider le secteur autour de la vocation du bioalimentaire.

Il s’agissait d’un deuxième passage devant la Commission en lien avec ce dossier pour les deux Municipalités. Un premier refus avait été essuyé à pareille date l’an dernier.

Dans le cas présent, les raisons du refus partiel de la CPTAQ ont peu changé, du moins concernant le dézonage des 4,64 hectares de terres situées à La Pocatière, entre le chemin de fer et le 2e Rang. Ces parcelles sont actuellement cultivées et cultivables.

De plus, la CPTAQ argue dans son orientation préliminaire que le nouveau parc industriel Charles-Eugène Bouchard peut très bien être à vocation mixte, exemples à l’appui, donc accueillir de futures entreprises agroalimentaires. Rappelons toutefois qu’il ne s’agit pas de la volonté de la Ville de La Pocatière qui préfère réserver les terrains vacants qui s’y trouvent à de l’industrie lourde.

À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, l’exclusion octroyée est motivée par un manque d’espaces appropriés disponibles sur le territoire de la Municipalité. Le site est donc celui qui aura le moindre impact sur l’agriculture pour la CPTAQ. Précisons que dans la précédente décision, les sols de cette parcelle avaient été qualifiés de rocailleux, donc peu propices aux activités agricoles.

Goût amer

Même s’il s’agit d’une demi-victoire pour les deux municipalités, car le parc bioalimentaire pourra voir le jour en partie, mais seulement à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, cette décision n’a pas manqué de laisser un goût amer aux maires Sylvain Hudon et Rosaire Ouellet.

« On essaie de faire du développement local et régional, et chaque fois, on se fait dire par Québec qu’ils sont mieux placés que nous pour déterminer ce qui est bon ou non pour nos milieux. Quand ce n’est pas la CPTAQ, c’est un ministère », a déclaré le maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Rosaire Ouellet.

De son côté, le maire de La Pocatière, Sylvain Hudon, ne comprend toujours pas pourquoi le dézonage des terres situées sur le territoire de sa ville n’a pas été accepté, d’autant plus que la demande avait l’appui de l’UPA, de la MRC de Kamouraska et du CDBQ, propriétaire des parcelles en question.

Des éléments nouveaux avaient aussi été apportés au dossier, à la demande de la CPTAQ rappelle-t-il, comme la vente récente d’un terrain dans le parc industriel Charles-Eugène Bouchard.

« La réalité c’est qu’on va se retrouver saturé rapidement et qu’on n’aura pas le choix de retourner devant la Commission pour se faire autoriser le dézonage d’autres terres. Mais chaque fois, c’est des délais qui s’échelonnent sur des années et qui nous empêchent de répondre par l’affirmative quand une entreprise qui désire s’installer chez nous cogne à notre porte », s’exclame-t-il.

Pour le moment, les deux Municipalités ne prévoient pas retourner devant la Commission pour faire autoriser le dézonage des terres qui a été refusé.